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«L’Attentat» de Ziad Doueiri censuré dans les pays de la Ligue arabe

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Censuré par les pays de la Ligue arabe

Les autorités libanaises, qui avaient validé la diffusion du film de Ziad Doueiri en mars dernier, ont finalement interdit que L’attentat soit projeté dans les salles libanaises, mais également dans 22 pays membres de la Ligue arabe. Des séquences du film auraient été tournées à Tel Aviv avec des acteurs israéliens, ce que banni le bureau de boycottage d’Israël, rattaché à la Ligue arabe. 

« Il y a une campagne menée pour interdire la sortie du film dans mon pays. Le gouvernement libanais a une position ambivalente parce que j’ai violé la loi qui interdit à tous ses ressortissants d’être en contact, même de se faire photographier, avec un Israélien », explique le réalisateur qui a étudié le cinéma en Californie et a travaillé en tant qu’assistant cameraman de Quentin Tarantino. 

Premier réalisateur libanais en Israël

Grâce à son passeport américain, Ziad Doueiri est le premier réalisateur libanais qui a pu tourner en Israël : « Chaque semaine, je passais de Tel-Aviv à Naplouse et au check-point, les soldats m’arrêtaient et me cherchaient des ennuis. Chaque fois, ce passeport m’ouvrait les portes. J’y ai passé onze mois de ma vie, entre les repérages et la fin du tournage », se souvient-il sur Allociné. C’est d’ailleurs ce que lui reproche le ministère de l’Intérieur libanais, ainsi que d’avoir choisi une actrice israélienne, Reymonde Amsellem, pour interpréter le rôle d’une Palestinienne. « J’ai eu recours à des acteurs israéliens parce qu’il s’agissait de mon choix artistique. Je n’ai pas de regrets ni d’excuses à faire », se justifie le cinéaste dans le quotidien Libération

Un film sur les relations humaines 

Mais pour Ziad Doueiri, son film se concentre davantage la complexité des relations humaines que sur la politique : « Le coeur du film est ailleurs : c’est l’implosion d’un couple, suite à la trahison de Siham, l’épouse d’Amine », explique-t-il.

Adapté du roman de Yasmina Khadra, L’Attentat retrace l’histoire d’Amine Jaafari, un médecin israélien d’origine arabe, qui apprend que sa femme a perdu la vie dans un attentat suicide à Tel-AViv. Bilan : 17 morts dont 11 enfants. Toute la journée, le docteur Amine opère les victimes de l’attentat. Mais au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui annoncer que l’auteur du massacre n’est autre que… sa propre femme. Refusant d’y croire, Amine part en Palestine dans l’espoir de comprendre. 

Réaction de Paris

Face à cette censure, la ministre française de la Francophonie Yamini Benguigui veut appeler les pays arabes membres de la francophonie à lèver l’interdiction de diffuser le film :  « Je vais interpeller d’abord les autorités libanaises », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Alternative

En attendant, Ziad Doueiri a annoncé sur sa page Facebook qu’une projection privée du film aurait lieu à Beyrouth. Il y a quelques années, une organisation libanaise avait projeté clandestinement le film israélien Valse avec Bachir, interdit de diffusion au Liban. 

Récompensé par l’étoile d’Or lors de la 12ème édition du Festival International du film de Marrakech, L’Attentat sortira le 29 mai en France.

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