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Vers des rapatriements massifs de prisonniers de Guantanamo?

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Difficile pour Barack Obama de tenir cette promesse de la campagne 2008 : fermer définitivement la prison de Guantanamo. Pourtant, une décision pourrait bien changer le cours des choses, celle de lever l’interdiction de transfert des prisonniers yéménites.

Al-Qaïda, très puissant au Yémen

Cette solution a été évoquée jeudi 23 mai. Parmi les 166 prisonniers toujours incarcérés dans la prison secrète américaine, 86 détenus pourraient être transférés. Parmi eux, 56 Yéménites.

« Je vais lever le moratoire sur les transferts de détenus vers le Yémen de façon à ce que nous puissions étudier les dossiers au cas par cas. Si possible, nous transférerons les détenus libérables pour qu’ils aillent dans d’autres pays », a déclaré le président américain.

Les prisonniers yéménites ont toujours eu un statut particulier à Guantanamo. Dans ce pays, Al-Qaïda est très présent par le biais de sa filiale Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) – une filiale particulièrement virulente et qui s’est récemment fait remarquée, dans le cadre du Printemps yéménites, en menant de nombreuses actions dans le sud du pays.

Engagement des Yéménites contre le terrorisme

L’élection présidentielle et la libération qui a suivi permettent aujourd’hui aux Etats-Unis de reprendre confiance en ce pays. Ainsi, la promesse faite par le nouveau président Abd Rabbou Mansour Hadi de s’attaquer en priorité au terrorisme instaure un nouveau climat entre les Etats-Unis et le Yémen.

Désormais, les prisonniers de Guantanamo, du moins ceux qui seront sélectionnés, pourront prétendre à un retour vers leur pays d’origine.

Dans un communiqué publié par l’ambassade du Yémen à Washington, le président a ainsi fait part de sa détermination à travailler avec les Etats-Unis pour que les prisonniers rentrent en toute sécurité au Yémen et soit réinsérés.

A Guantanamo, des hommes pourraient mourir

La promesse de Barack Obama revêt aujourd’hui une dimension humanitaire. En effet, sur les 166 prisonniers de Guantanamo, une centaine conduit actuellement une grève de la faim et plusieurs d’entre eux sont alimentés de force.

Les associations humanitaires se soulèvent pour dénoncer les conditions de vie des prisonniers politiques des Etats-Unis.

Wells Dixon, avocat membre du Center for Constitutional Rights représentant plusieurs prisonniers de Guantanamo, a salué la déclaration de Barack Obama tout en affirmant qu’il fallait désormais agir vite.

« Si les hommes ne sont pas libérés rapidement, notamment vers le Yémen, la crise  à Guantanamo va s’aggraver et des hommes mourront, » a affirmé l’avocat.

Le plus jeune résidant de Guantanamo est Yéménite

C’est en 2010 que l’interdiction de transfert des Yéménites a été décidée. Cette année-là, un homme qui avait suivi un entraînement au Yémen avait tenté de faire exploser un avion en activant la bombe qu’il cachait dans ses sous-vêtements.

Même si Barack Obama confirme sa déclaration, plusieurs Yéménites resteront néanmoins emprisonnés à Guantanamo.

Parmi eux, le plus jeune détenu, Hassan Mohammed Ali bin Attach. Âgé de 26 ou 27 ans, il est soupçonné par les Etats-Unis d’être membre d’Al-Qaïda et d’avoir fait partie de la garde rapprochée d’Oussama Ben Laden.

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