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Comme il est difficile à comprendre cet Iran…

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Le 14 juin, les Iraniens désigneront le successeur de Mahmoud Ahmadinejad.

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Rien à voir avec l’incident qui a contraint l’hélicoptère présidentiel à un atterrissage d’urgence, dimanche 2 juin, puisque le petit homme barbu au regard perçant en est sorti indemne… Cette élection intervient, normalement, au terme constitutionnel d’un deuxième mandat présidentiel. Étonnant Iran !

Une présidentielle pour rien ?

Pour autant, si une nouvelle page s’ouvrira en République islamique, il n’y a rien de bien nouveau à en attendre. Une transition pour rien, tant sur le fond que sur la forme. Même vu de loin, aucune illusion à se faire… le soutien à Bachar al-Assad ne flanchira pas, la course à la bombe A se poursuivra et nul doute que la promesse d’atomiser Israël et les Juifs – et, s’il le faut, leurs alliés, impies occidentaux – ne tardera pas à être réitérée avec véhémence. Sous le soleil de Téhéran, rien de nouveau à escompter dans les prochaines semaines, dans les prochains mois…

Pas même un début de frémissement, un moment d’espoir comme il y a quatre ans, lorsque, au lendemain même du précédent scrutin présidentiel, l’opposition iranienne – « une » opposition, nous y reviendrons – s’était comme levée pour descendre dans la rue tout de vert vêtue.

Des réformistes sous surveillance

2013 n’est pas 2009 et les forces dites « réformistes » ont été laminées. Depuis février 2011, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, les deux candidats « réformistes », croupissent en résidence surveillée, sans que l’on sache davantage du sort qui leur a été réservé… Et quand, samedi 1er juin dans une mosquée du nord de Téhéran, quelques-uns de leurs partisans ont osé brandir des pancartes à l’effigie du premier, sept d’entre eux ont été arrêtés et emprisonnés. Aucune manifestation ne sera tolérée, a promis le régime. L’Ayatollah Khamenei veille.

Commeil est difficile à comprendre cet Iran quand on pense que ce Mir Hossein Moussavi ne fut, ni plus ni moins, que le Premier ministre de l’Ayatollah Khomeiny de 1981 à 1989…

Un appel au boycott

L’opposition, « la vraie » – celle qui ne saurait se contenter d’une réforme  de la République islamique, celle de la première diaspora, des nostalgiques de feu le Shah – a donné l’impression en avril d’être de nouveau prête à mener le combat. Un Conseil national iranien a été créé à Paris et le prince Reza Pahlavi en a été élu porte-parole officiel. Ce Conseil national iranien, est dépourvu de toute reconnaissance et sa légitimité, qui est, avant tout, historique, paraît bien mince tant l’Iran a changé au cours des 35 dernières années. Que ceux-ci appellent au boycott de l’élection présidentielle, c’est la moindre des choses… même si l’on peine à discerner les objectifs de leur stratégie.

Comme il est difficile à comprendre cet Iran.  

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