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En Turquie, les manifestants défient Recep Tayyip Erdogan

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Les manifestants turcs sont mobilisés à travers le pays. Au terme de trois jours d’affrontements, des milliers de manifestants sont restés mobilisés sur la place Taksim d’Istanbul. Au même moment, de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale, Ankara, et dans la grande ville de l’ouest, Izmir.

Les forces de l’ordre réagissent avec violence

Au début de la mobilisation, quelques stambouliotes refusant le projet d’urbanisme porté par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Très vite, les rangs des manifestants ont grossi, renforcés par d’autres contestataires, issus de l’opposition de gauche au gouvernement. Parmi eux, des membres du parti kémaliste laïc, du parti pro-kurde et d’autres groupes de gauche.

De nombreux étudiants se sont également mêlés à la foule, déterminés à montrer au Premier ministre Erdogan qu’ils ne cèderont pas face à ce qu’ils qualifient de politique d’islamisation du pays.

Devant cette mobilisation massive, le gouvernement a réagi par la force et des affrontements violents ont eu lieu entre l’opposition et les forces de l’ordre. Celles-ci ont répondu avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher notamment un groupe de manifestants de se diriger vers les bureaux du Premier ministre.

Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, tant du côté des manifestants que dans les rangs des forces de l’ordre. Selon l’agence de presse Anatolie, près de 200 personnes auraient été interpellés, la plupart ont été libérées rapidement.

Politique « islamisante » d’Erdogan

A l’origine de la mobilisation, le projet de construction d’une mosquée sur une des plus célèbres places d’Istanbul. La place Taksim, principal espace vert de la ville, a vu affluer des bulldozers chargés de déraciner 600 arbres, première étape de la construction du lieu de culte.

Au-delà de ce projet de construction, c’est bien la politique du Premier ministre, en fonction depuis 2003, qui est directement attaquée. Les manifestants accusent Recep Tayyip Erdogan de vouloir « islamiser » la société et de mener une politique de plus en plus conservatrice en Turquie.

Face à cette mobilisation, le Premier ministre a tenté, samedi 1er juin, de calmer la situation en demandant à la police de quitter les lieux. Une décision de courte durée puisque, dès le lendemain, les forces de l’ordre ont de nouveau dû intervenir.

Le Premier ministre confirme la construction d’une mosquée

Si certains observateurs de la Turquie évoquent l’hypothèse d’un « printemps turc », les experts sont également nombreux à affirmer qu’il ne s’agit, pour le moment, que d’un simple mouvement de contestation.

Mais, face à la détermination du Premier ministre, qui a confirmé dimanche qu’il ne reviendrait pas sur son projet d’urbanisme, le mouvement pourrait bien prendre de l’ampleur.

« Oui, nous allons construire une mosquée. Et je ne vais pas demander la permission du président du CHP (parti républicain du peuple, principal parti d’opposition, ndlr) ou à une paire de pilleurs pour le faire », a ainsi déclaré Recept Tayyip Erdogan. « Ceux qui ont voté pour nous ont déjà donné l’autorité pour le faire. »

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