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Face aux manifestants turcs, quelle stratégie pour Erdogan?

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Les rues d’Istanbul, d’Ankara ou encore d’Izmir ne désemplissent pas. La population qui se soulève contre la politique du Premier ministre turc ne semble pas vouloir céder malgré la violence des forces de l’ordre et un Recep Tayyip Erdogan qui n’a d’autres choix que de maintenir la pression.

Alors qu’ils sont des dizaines de milliers à réclamer sa démission, le chef du gouvernement utilise désormais plusieurs stratégies pour sortir indemne de cette crise.

Ne pas lâcher la pression

« Pillards », « extrémistes ». Le Premier ministre ne mâche pas ses mots pour qualifier les dizaines de milliers de Turcs descendus dans la rue.

Face à cette mobilisation, Recep Tayyip Erdogan emploie la tactique de la décrédibilisation et parle d’un complot « organisé à l’intérieur et à l’extérieur » du pays.

C’est ainsi qu’il justifie également la violence des répressions des forces de l’ordre. A Ankara, la police est intervenue, dimanche 9 juin au soir, pour disperser des manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eaux.

Ils sont plusieurs milliers à avoir été interpellés dans la soirée.

Occuper l’espace médiatique

C’est visiblement une contre-offensive que vient d’adopter le Premier ministre turc. Dimanche 9 juin, Recep Tayyip Erdogan s’est montré à plusieurs reprises à la télévision, décontracté, portant des lunettes de soleil, devant la foule de ses partisans réunis, pour montrer sa détermination face aux manifestants.

« Nous restons patients, nous sommes toujours patients, mais notre patience a des limites », a-t-il ainsi déclaré devant les télévisions nationales.

« Nous ne rendrons pas de compte à des groupes marginaux mais devant la nation […] la nation nous a amené au pouvoir et c’est elle seule qui nous en sortira », a-t-il de nouveau déclaré devant une foule qui scandait « la Turquie est fière de toi ».

Dans les urnes

C’est également « devant la nation » que le Premier ministre compte venir à bout des manifestants. Lors de ses allocutions télévisées, le chef du gouvernement a donné rendez-vous aux Turcs lors des prochaines élections municipales en 2014.

« Soyez patients encore sept mois au lieu d’occuper le parc Gezi à Istanbul ou le parc Kugulu à Ankara », a-t-il lancé.

S’adressant directement aux manifestants, le Premier ministre a engagé la foule à revendiquer par les urnes et non par la rue. « Vous parlez de démocratie, de liberté et de droits, mais vous ne les obtiendrez pas par la violence mais par la loi », a-t-il déclaré.

Quelques heures plus tôt, Recep Tayyip Erdogan avait lancé une première fois ce message, demandant à ses partisans de « donner une première leçon de démocratie » à la jeunesse contestataire.

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