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«La présidence d’Ahmadinejad: une période noire dans l’histoire de l’Iran»

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Dessinateur de presse: «une bataille quotidienne en Iran» 

Confronté à la censure et aux intimidations du régime, Kianoush Ramezani, décide de quitter son pays, lors du Mouvement vert, en 2009. « Etre dessinateur de presse, c’est mener une bataille quotidienne contre beaucoup de choses en Iran : nous sommes confrontés à la limitation, à la censure, et au danger aussi », résume le dessinateur.

Depuis le mouvement de contestation qui a suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, il y a quatre ans, la répression des journalistes et des militants s’est intensifiée. L’Iran est d’ailleurs l’un des pays les plus répressifs en matière de liberté de la presse selon le rapport mondial 2013 de Reporters sans Frontières.  

Des tabous religieux, politiques et sociaux

Entouré de nombreux tabous, religieux, politiques et sociaux, le dessinateur est aujourd’hui incapable d’exercer librement son métier : « Avant la révolution islamique, il y a 35 ans, les dessinateurs avaient une liberté totale et pouvaient dessiner librement sur des sujets sexuels ou sur la religion. » Aujourd’hui, à part caricaturer le président des Etats-Unis, critiquer Israël ou l’Europe, les sujets autorisés pour les dessinateurs et journalistes se comptent sur les doigts de la main. Car s’attaquer au  gouvernement iranien peut coûter très cher : « Dessiner un mollah, c’est extrêmement grave, il y a grand danger… jusqu’à la peine de mort », explique Kianoush Ramezani.

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Un vote  qui ne « vaut rien » en Iran

La thématique de la peine de mort revient souvent dans ses dessins sous la forme de la corde, évoquant les exécutions publiques.

A l’approche du scrutin présidentiel, le dessinateur dénonce également la valeur d’un vote en Iran, qui ne « vaut rien » – ici symbolisé par des bulletins de vote qui se transforment en papier toilette. Pourtant, ces élections sont selon lui un outil efficace pour que la population se rende compte du rôle fondamental qu’elle doit jouer pour changer la société iranienne.

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«Le changement en Iran, ce n’est pas pour maintenant»

Selon lui, il y a peu de chances que l’élection présidentielle dégénère comme en 2009. Lors du mouvement vert : des milliers d’Iraniens étaient descendus dans la rue pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Ce mouvement contestataire s’était soldé par une sanglante répression : des centaines de manifestants ont été arrêtés et torturés. « Les gens sont fatigués et ont assez souffert », explique Kianoush Ramezani, qui dresse un bilan alarmant des huit années passées au pouvoir du président sortant : « c’est la partie la plus noire de l’histoire de l’Iran depuis la révolution islamique en 1979 », confie-t-il. 

Si Kianoush Ramezani aimerait retourner dans son pays, il est aussi conscient que la situation ne changera pas du jour au lendemain : « le changement ce n’est pas pour maintenant, contrairement à la France… » Selon lui, il faudra encore attendre une décennie avant de voir une évolution pour l’application des droits de l’Homme.

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