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Turquie: les manifestants se tournent vers les réseaux sociaux

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« Presse vendue ! »

Depuis le début de la révolte, les manifestants protestent contre le traitement médiatique des soulèvements qui secouent la Turquie depuis vendredi dernier. Plusieurs milliers de personnes ont protesté à Istanbul, lundi 3 juin, en scandant des slogans comme « Presse vendue ! » devant les locaux de la chaîne de télévision privée NTV.Ils dénoncent la partialité de certains médias nationaux et la censure concernant la répression policière. La veille, c’est devant le siège de la chaîne Habertürk, non loin de la place Taksim, que des centaines de Turcs avaient laissé éclater leur colère. 

Samedi dernier, alors que des milliers de personnes étaient descendues dans la rue, la chaîne d’information CNN-Türk a choisi de diffuser un documentaire animalier sur les pingouins plutôt que de retransmettre en direct les images de la manifestation. Une programmation largement critiquée sur Internet, qui a valu à la chaîne de se faire rebaptiser CNN Pingouins

« Lpire menace pour la société » 

Pour contourner la censure de certaines grandes chaînes, les manifestants témoignent en postant des photos, des vidéos et des témoignages sur Facebook, Twitter, mais aussi TumblrLes hashtags #direngeziparki et #occupygezi figuraient  ainsi parmi les dix sujets les plus discutés dans le monde sur le site de microblogging. Un mode de mobilisation qui ne plaît pas au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a déclaré lors d’une interview  télévisée, dimanche 2 juin : « La menace aujourd’hui s’appelle Twitter, c’est là que se répandent les plus gros mensonges. Selon moi, les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société ». 

Les réseaux sociaux au cœur de la révolte

Les différents contenus diffusés sur les réseaux sociaux ont été relayés par les hackers d’Anonymous, qui ont également lancé dimanche 2 juin « l’opération Turquie » pour dénoncer la violence de l’intervention policière en Turquie.

Selon France 24, le mouvement « hacktiviste » aurait attaqué plusieurs sites officiels dont celui de la présidence et celui du Parti pour la justice et le développement (AKP). Les hackers auraient également transmis aux contestataires des moyens techniques pour contourner d’éventuels blocages sur Internet.

Dans la presse américaine

Parallèlement, pour contrer la complaisance du traitement médiatique à l’égard du gouvernement, une campagne a été lancée sur le site de crowdfunding Indiegogo. A l’origine du projet : trois expatriés turcs, Oltac Unsal, Duygu Atacan et Murat Aktihanoglu, son parvenus en un temps record à récolter plus de 90 000 dollars pour financer leur projet. Grâce aux fonds de plus de 2300 internautes, ils pourront acheter une bannière publicitaire sur le New York Times ou sur le Washington Post en guise de soutien aux protestataires turcs.

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