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Abdelaziz Bouteflika de retour en Algérie, pour combien de temps?

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Le président algérien aura passé 80 jours en France avant de revenir en Algérie, dans la soirée de mardi 16 juillet. Hospitalisé depuis le 27 avril à l’hôpital parisien du Val de Grâce à la suite d’un AVC, Abdelaziz Bouteflika est arrivé en milieu d’après-midi dans sa capitale.

La Presse témoigne de l’inquiétude des Algériens

Plusieurs semaines après son accident vasculaire-cérébral, les Algériens, s’ils sont rassurés d’avoir vu des images de leur président en vie, n’en sont pas moins inquiets des circonstances dans lesquelles le président sera à même de diriger désormais le pays.

Mercredi 16 juillet, au lendemain de son retour en Algérie, la presse nationale a été unanime dans l’expression de cette inquiétude.

Le quotidien El Watan pose, en Une, cette question qu’ils sont nombreux à se poser : « Pourra-t-il exercer ses fonctions ? ». Plus loin, les journalistes s’interrogent encore sur « l’incertitude quant à sa capacité de gouverner est totale. […] s’il est admis que Bouteflika ne se présentera pas à un quatrième mandat, a-t-il la capacité d’exercer ses fonctions jusqu’à la fin de son mandat prévu en avril 2014 ? »

Le quotidien Liberté va plus loin et estime qu’il est temps pour le chef d’Etat, après 14 ans au pouvoir, de songer à céder sa place. Restera-t-il jusqu’au bout « quitte à gouverner sur un fauteuil roulant, ou a-t-il à présent fini par admettre qu’il est temps de se retirer de son plein gré pour raison de santé ? », interroge le quotidien.

Il faut dire que la vue d’un fauteuil roulant, lors du retour du président, n’a pas apaisé les craintes de la population.

Le Soir d’Algérie en témoigne, le retour en Algérie du président « n’évacue pas pour autant les questionnements sur sa capacité à reprendre ses fonctions et finir son mandat ».

Même questionnement pour le journal El Khabar qui titre « Bouteflika revient sur un fauteuil roulant ».

Tiendra-t-il jusqu’à la fin de son mandat ?

La question est donc la même pour tous, Abdelaziz Bouteflika sera-t-il capable de gouverner jusqu’à la fin de son mandat prévu en 2014 ? S’il venait à ne pas pouvoir assumer ses fonctions, la Constitution prévoit que le président du Sénat assure l’intérim à la tête du pays.

Ce serait donc au président de la chambre basse que reviendrait la responsabilité de préparer l’élection présidentielle, d’organiser le scrutin et la campagne électorale.

« C’est une situation qui doit désormais être envisagée car nous pouvons commencer à croire qu’Abdelaziz Bouteflika se retirera de la vie politique dans les mois qui viennent », estimait Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), lorsqu’Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé.

Dans les faits, un abandon de ses fonctions par Abdelaziz Bouteflika ne changerait pas le cours de la vie politique algérienne. « Il n’a pas présidé depuis plusieurs mois et, depuis la révélation de sa maladie en 2005, son rythme de travail s’est fortement ralenti, alors que la gestion des affaires d’Etat nécessite une présence constante », explique encore Kader Abderrahim. « Il passe désormais le plus clair de son temps chez lui ».

La succession d’Abdelaziz Bouteflika pose plusieurs questions

Si la question de la succession d’Abdelaziz Bouteflika est de nouveau d’actualité, à l’approche de l’échéance électorale, les Algériens sont pourtant les derniers à s’intéresser à ce rendez-vous électoral.

« Ils n’y pensent pas du tout et surtout, ils ne s’y intéressent absolument pas », explique Kader Abderrahim. « Les Algériens ne s’intéressent pas à la politique et il suffit de regarder le taux de participation aux scrutins précédents pour s’en rendre compte ».

Cette défiance à l’égard des politiques, si elle a toujours existé en Algérie, s’est accentuée sous Bouteflika.

La transition politique au goût du jour en Algérie laisse les Algériens perplexes. Alors que le président algérien s’apprête à tirer sa révérence, la succession du président reste floue et de nombreuses questions sont encore en suspens.

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