Site icon La Revue Internationale

Avant la fin de l’année, les Iraniens auront leur bombe nucléaire

[image:1,l]

Souvenons-nous, le 27 septembre dernier, Benjamin Netanyahu était à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU. Pour alerter la communauté internationale du danger nucléaire iranien, le Premier ministre israélien illustrait alors son discours d’un schéma, indiquant par une « ligne rouge » sur le dessin d’une bombe, le jour où l’Iran pourrait utiliser son arme nucléaire.

De l’art de fabriquer une bombe nucléaire

Ce jour-là, Israël estimait alors que cette ligne serait franchie au début de l’été 2013. Qu’en est-il neuf mois plus tard ? Alors que l’été a débuté depuis quelques jours ?

Des réponses ont été apportées par le site de l’hebdomadaire britannique The Economist, qui a mis en ligne, le 26 juin dernier une vidéo intitulée « le compteur de la fin du monde ».

Dans cette vidéo, on apprend donc que pour fabriquer une bombe nucléaire, les scientifiques iraniens ont besoin d’uranium hautement enrichi.

Cet uranium hautement enrichi est obtenu à partir d’uranium moyennement enrichi. On estime alors qu’il faut entre 94 kg et 210 kg – la quantité dépendant de la qualité du processus d’enrichissement – afin de réunir assez de matière pour fabriquer une bombe nucléaire.

La « ligne rouge » de Benjamin Netanyahu bientôt franchie ?

Lorsque Benjamin Netanyahu parlait de « ligne rouge », il sous-entendait à l’époque que cette ligne serait dépassée lorsque les Iraniens auraient obtenu au moins 250 kg d’hexafluorure d’uranium, c’est-à-dire, 165 kg d’uranium moyennement enrichi.

Or les chiffres de l’Iran témoignent d’un avancement certain dans l’enrichissement d’uranium. Entre février 2010 et mai 2013, les scientifiques seraient parvenus à enrichir 219 kg d’uranium. Assez pour construire une bombe. Il faut cependant réduire ce nombre dans la mesure où une partie de cet enrichissement a été utilisé à des fins civiles.

The Economist affirme alors que 96 kg doivent être soustraits. L’Iran aurait donc en sa possession 123 kg d’uranium hautement enrichi.

En fonction de la qualité de l’enrichissement, les Iraniens pourraient donc avoir assez d’uranium pour fabriquer leur bombe atomique.

« La modération ne signifie pas la reddition »

Les prédictions israéliennes se confirment et la « ligne rouge » de Benjamin Netanyahu, si elle n’est pas encore franchie, devrait l’être d’ici peu de temps.

Il y a quelques semaines, les espoirs de la communauté internationale reposaient alors, non plus sur les négociations qui n’ont, à ce jour, pas fait leurs preuves, mais sur l’élection d’un successeur au président Mahmoud Ahmadinejad.

Or Hassan Rohani, seul « réformiste » en lice lors du scrutin, a d’ores et déjà confirmé que l’Iran ne modifierait pas, ni ne reverrait à la baisse, ses ambitions.

L’arme atomique est en construction, elle sera construite. C’est en substance ce qu’a tenté de faire comprendre à la communauté internationale le président récemment élu.

Samedi 29 juin, lors d’une interview télévisée, le président iranien cependant voulu se montrer rassurant à l’égard de la communauté internationale. Sous l’ère Rohani, l’Iran mènera donc, selon ses propres termes, une politique « d’entente constructive avec le monde ».

« La modération ne signifie pas en politique étrangère reddition ni querelle », a ajouté Hassan Rohani avant de se dire prêt à mener un dialogue « sur la base de l’égalité et du respect mutuels, des intérêts […] et de la confiance mutuelle ».

L’Iran se veut diplomate

Face à une communauté internationale déterminée à ne pas laisser l’Iran agir comme bon lui semble sur le dossier nucléaire, le président iranien joue alors la carte de la tempérance et de la diplomatie de bonne volonté, notamment en acceptant d’être plus actif lors des négociations avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Il faut dire que depuis les premières sanctions internationales, l’état économique du pays est catastrophique. L’inflation a augmenté de plus de 32% tandis que le chômage suit également une pente dangereusement ascendante.

Sanctions bancaires obligent, l’Iran ne peut aujourd’hui plus bénéficier de la vente de son pétrole à l’étranger. Et pour subvenir à ses besoins primaires, les autorités pratiquent le troc, notamment avec l’Inde, qui accepte d’échanger du pétrole contre des produits de première nécessité.

Benjamin Netanyahu contre l’Ayatollah Khamenei

Ces signes de bonne volonté ne semblent pas calmer les craintes d’Israël qui, depuis de nombreux mois, tente de braquer les regards de la communauté internationale sur la République islamique.

Au lendemain de l’élection d’Hassan Rohani, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est engagé en faveur du maintien des sanctions internationales envers l’Iran, alors même que les Etats-Unis venaient d’autoriser l’assouplissement de quelques-unes de ces mesures.

« L’élection iranienne reflète clairement la profonde désaffection du peuple iranien pour son régime », a alors affirmé Benjamin Netanyahu.

« Malheureusement il n’a pas le pouvoir de changer les ambitions nucléaires de l’Iran qui sont déterminées et orientées non pas par le président, mais par le dirigeant suprême l’Ayatollah Khamenei », a encore affirmé le Premier ministre. Or l’Ayatollah Khamenei n’a jamais caché ses ambitions nucléaires et malgré la présidence Rohani, il semble désormais que la « ligne rouge » de Benjamin Netanyahu demeure, comme l’indique The Economiste, franchissable avant la fin de l’année.

Quitter la version mobile