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Coup d’État en Égypte: la communauté internationale inquiète, ou satisfaite

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Au lendemain du coup d’Etat mené par l’armée égyptienne, le président du Conseil constitutionnel a prêté serment, jeudi 4 juillet. Adli Mansour remplace ainsi Mohamed Morsi à la tête de l’Etat jusqu’à l’organisation d’un nouveau scrutin présidentiel.

L’armée doit agir rapidement pour les Etats-Unis

Depuis ce matin, les réactions de la communauté internationale s’enchaînent pour appeler au rapide transfert du pouvoir à un gouvernement civil.

En chefs de file, les Etats-Unis ont été parmi les premiers à demander à l’armée « d’agir rapidement et de manière responsable ».

« Les Etats-Unis suivent la situation très indécise en Egypte et nous croyons qu’en définitive l’avenir de l’Egypte ne peut être déterminée que par le peuple égyptien », a ainsi déclaré la Maison Blanche.

« Nous sommes néanmoins très préoccupés par la décision des forces armées égyptiennes de déposer le président Morsi et de suspendre la Constitution égyptienne. »

« J’appelle à présent l’armée égyptienne à agir rapidement et de manière responsable pour rendre le pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu aussi tôt que possible », a ajouté le président Barack Obama.

Laurent Fabius exhorte à préserver les acquis de la transition démocratique

Côté français, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a insisté pour que la transition politique en Egypte se fasse « dans le respect de la paix civile » et « des acquis de la transition démocratique ».

« Nous attendons des autorités égyptiennes que Mohamed Morsi soit traité avec le respect dû aux fonctions qu’il a exercées », a déclaré Laurent Fabius.

« Nous avons pris acte des évolutions intervenues hier dans la situation très dégradée et d’extrême tension de l’Egypte, ainsi que de l’annonce de nouvelles élections après une période de transition. Ce qui importe maintenant, c’est que les prochaines échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir », a encore ajouté le ministre français des Affaires étrangères.

Ban Ki-moon inquiet de l’ingérence militaire

Pour les Nations unies, le transfert du pouvoir vers l’armée est source de « préoccupation ».

« De nombreux Egyptiens ont exprimé par leurs manifestations des frustrations profondes et des inquiétudes légitimes », a ainsi déclaré Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU.

« Dans le même temps, les ingérences militaires dans les affaires publiques de n’importe quel Etat sont motif à préoccupation. […] Par conséquent, il sera crucial de renforcer rapidement le pouvoir civil en accord avec les principes de la démocratie ».

La péninsule arabique félicite le nouveau président

Sur la péninsule arabique, les réactions des chefs d’Etat ont salué la nomination du président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, à la tête de l’Etat.

Dans un message de félicitations au nouveau président par intérim, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite a déclaré : « Au nom du peuple de l’Arabie Saoudite et en mon nom, nous vous félicitons pour votre arrivée au pouvoir en Egypte à ce stade crucial de son histoire. »

« Nous prions Dieu pour qu’il vous aide à assumer la responsabilité qui vous incombe afin d’accomplir les ambitions de notre peuple frère d’Egypte », a-t-il encore déclaré.

Dans un télégramme adressé à Adli Mansour, le cheikh Khalifa ben Zayed al Nahayan, président des Emirats Arabes Unis, a fait part de sa « considération » et de sa « satisfaction » au président par intérim.

« Nous observons avec considération et satisfaction le consensus national que votre pays frère connaît et qui a joué un rôle éminent pour sortir pacifiquement l’Egypte de la crise à laquelle elle a été confrontée. »

Même discours au Koweït où le cheikh Sabah al-Ahmad a salué le « rôle positif et historique » de l’armée au cours du coup d’Etat qui a renversé Mohamed Morsi.

Dans des propos cités par la chaîne panarabe Al Jazeera, le ministère des Affaires étrangères qatari a affirmé que « le Qatar continuera de respecter la volonté de l’Egypte et de l’ensemble du peuple ».

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