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Égypte: la deuxième révolution est-elle en marche?

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Au lendemain des manifestations monstres du 30 juin, en Egypte, le quotidien Al-Masry al-Youm titrait, « La révolution du 30 juin ». Deux jours après ces sanglants évènements qui ont fait au moins cinq morts, il semble bel et bien que l’Egypte ait retrouvé le chemin de cette révolution.

Ultimatum et démissions au gouvernement

Le président Mohamed Morsi, appelé à la démission par les millions de ses opposants, a rejeté l’ultimatum qui lui avait été donné par l’armée, mardi 2 juillet au matin. Ce dernier donnait au chef d’Etat 48 heures pour satisfaire aux demandes du peuple descendu dans la rue, sans quoi les militaires imposeraient une feuille de route afin de trouver une issue à la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois.

Pour accompagner ce refus de Mohamed Morsi, cinq démissions au sein du gouvernement et notamment du ministère des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, mardi 2 juillet au matin, affaiblissent encore plus le pouvoir des Frères musulmans.

Face à ces évènements, le président demeure intransigeant et a affirmé que « l’Egypte ne permettra absolument aucun retour en arrière quelles que soient les circonstances ».

Celui qui se veut le garant de la « réconciliation nationale » et de la « paix sociale » a appelé à l’ouverture d’un dialogue national en Egypte.

L’armée du côté des manifestants

L’armée égyptienne, qui demeurait dans l’ombre du pouvoir depuis plusieurs mois, après avoir porté l’exécutif durant les mois de transition qui ont précédé l’élection du président, s’est ouvertement placée du côté des manifestants.

Dans un message lu à la télévision, le commandement militaire a ainsi indiqué que « si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites durant cette période, l’armée annoncerait une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en œuvre ».

Cette déclaration a suscité la liesse des manifestants qui, au Caire, sont toujours réunis place Tahrir, déterminés à ne pas quitter les lieux tant que la démission du président Morsi ne sera pas effective.

« Morsi n’est plus notre président, Sissi avec nous », scandaient les manifestants, en référence au nom du chef de l’armée et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi.

Même enthousiasme du côté du collectif Tamarrod, à l’origine de la mobilisation du dimanche 30 juin. Ce collectif qui revendique la signature de 7 millions de pétitions demandant la démission du président a accueilli avec espoir le message des forces armées égyptiennes. « L’armée s’est rangée au côté du peuple », a ainsi estimé le mouvement.

La communauté internationale inquiète

A l’international, l’inquiétude grandit quant à la dérive révolutionnaire de l’Egypte. Selon une annonce de la Maison Blanche, le président Barack Obama aurait appelé son homologue égyptien, dans la matinée de mardi.

Ce dernier aurait fait part de son inquiétude auprès de Mohamed Morsi, lui indiquant également être attaché avant tout « au processus démocratique en Egypte » et lui affirmant ne pas soutenir de parti politique ni de groupe en particulier.

Même inquiétude à l’ONU qui a appelé au dialogue, soulignant que le retentissement de la crise égyptienne pourrait être ressenti dans les pays alentours, à l’image de la contagion des printemps arabes de 2011.

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