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Election des grands rabbins d’Israël: le monopole orthodoxe contesté

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Tous les dix ans, sont élus le même jour -mais dans des scrutins différents-, à Jérusalem, les deux grands rabbins d’Israël.  L’un séfarade, l’autre ashkénaze, ils seront sélectionnés ce mercredi  par un collège électoral composé de cent-cinquante personnes, entre rabbins et représentants de la société, dont deux femmes. Les membres du Conseil du grand rabbinat seront également désignés par vote lors de la même occasion. Pour devenir le chef religieux de la communauté juive, les candidats doivent être âgés dans une tranche qui se situe entre quarante et soixante-dix ans.

En plus de devenir, comme le reconnaît la loi civile, l’autorité religieuse suprême de l’Etat du Proche-Orient -ce qui indique notamment un pouvoir absolu sur les questions du mariage (et donc du divorce) et de la conversion-, les deux grands rabbins se verront attribuer chacun, lors de la première moitié de leur mandat (cinq années), une fonction de président du Conseil du grand rabbinat d’Israël ou de juge du tribunal rabbinique suprême, avant de s’échanger les rôles.

Une société en évolution

Les enjeux de cette élection sont donc à la fois religieux et politiques, même si l’influence que détient le rabbinat sur la société s’affaiblie chaque année. Depuis le début  du nouveau  millénaire, les laïcs se font de plus en plus entendre afin qu’une séparation de l’Etat et de la Synagogue s’effectue. En vain. Contesté, le quasi-monopole orthodoxe ne parvient pas à capter les jeunes, qui reprochent à l’institution judaïste un certain immobilisme.

Dès lors, les juifs non-orthodoxes sentent qu’il y a bien là une faille dans laquelle s’engouffrer. Ils n’hésitent plus à critiquer le modèle présent pour en revendiquer un plus moderne, basé sur le respect de la foi de chacun. Si cette révolution n’est pas pour le moment, les mentalités sont en tout cas en train d’évoluer. D’autres voix s’élèvent même pour ne ramener qu’à un seul grand rabbin le contrôle de l’autorité religieuse. Sacrilège, mais des parlementaires pensent que c’est la meilleure solution pour unir le pays. Un véritable défi auquel devra répondre Israël dans les prochaines années, afin de garantir une stabilité politique.

Des élections engagées

Les tractations se font ainsi dans chaque camp, chacun essayant de placer ses pions afin d’imposer son idéologie. Des pressions sont même rapportées, pour que des candidats retirent leurs noms des listes d’élections. Pour les postes, plusieurs profils se dégagent, comme ceux d’Itshak David Grossman, David Lau, ou encore David Stav (dont la côte est plutôt élevée, lui qui vient d’un mouvement d’ouverture) côté ashkénaze.

Tandis que pour le titre de Rishon Letsion, correspondant au rabbin séfarade, les noms d’Itshak Yossef, Yehouda Dery et Shmouel Eliahou ont été avancés, à moins que l’actuel grand rabbin, Shlomo Amar, ne soit réélu. Ce ne sera en tout cas pas le cas de Yona Metzger, qui doit répondre –et ce n’est pas la première fois- à des « soupçons de corruption, vol, abus de confiance et blanchiment d’argent. »

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