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Et si José Bové présidait la Commission européenne…

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José Bové s’est porté candidat, mardi 2 juillet à Strasbourg, pour diriger la campagne des Verts lors des élections européennes de mai 2014. Une candidature qui permettrait de préparer la succession de Daniel Cohn-Bendit, qui se retire à 68 ans après avoir siégé pendant vingt ans au Parlement européen.

« Ce groupe aura son rôle à jouer pour la désignation du président de la Commission européenne, car ni les conservateurs du PPE [Parti populaire européen] ni les socialistes n’obtiendront la majorité à l’issue des élections européennes, a assuré M. Cohn-Bendit », lors de la présentation de la candidature de José Bové. Or le Parlement veut que le chef de file d’un parti pendant la campagne des européennes soit également le candidat de ce parti à la présidence de la Commission européenne. José Bové pourrait donc avoir ses chances.

Contexte favorable au plus petits groupes

Depuis le traité de Lisbonne, le président de la Commission européenne a vu son indépendance à l’égard des États renforcée : le Conseil européen choisit un « candidat » à la majorité qualifiée (et non à l’unanimité, comme c’était le cas avant le traité de Nice de 2001), lequel doit ensuite être élu par la majorité du Parlement européen.  

Mais dans un contexte de crise économique qui touche l’ensemble de l’Europe et les dirigeants européens s’inquiètent de la montée en puissance des forces europhobes, eurosceptiques ou eurocritiques sur le continent, à un an du scrutin, qui aura lieu du 22 au 25 mai 2014.

Rien n’est encore joué mais force est de constater que l’élection se présente mal pour les formations pro-européennes. « Jamais l’adhésion à l’œuvre d’unification européenne n’a été si faible », a prévenu président du Parlement européen, Martin Schulz. Une situation qui pourrait donc être bénéfique pour les petits groupes.

Les Verts en bonne position

En février 2014, les 33 partis écologistes européen organiseront une primaire pour désigner deux responsables chargés de diriger la campagne pour les élections européennes. Le tandem qui sera choisi par les partis écologistes devra mener campagne avec pour mission de faire élire « un groupe Vert fort au Parlement européen ». Le groupe des Verts-Alliance Libre Européenne compte actuellement 58 élus de 15 pays avec deux fortes composantes : 16 élus Français et 14 Allemands.

« Pour la première fois, l’élection du Parlement européen va revêtir un enjeu de pouvoir puisque chaque famille devra établir son programme, au niveau européen, pour faire élire son candidat à la commission », explique l’eurodéputé Alain Lamassoure (UMP). Si José Bové est élu il fera campagne aux côtés de l’actuelle co-présidente du groupe écologiste au Parlement européen, l’Allemande Rebecca Harms. Pour obtenir leur président, il faudrait que les Verts pèsent beaucoup plus lourd, mais si ni les conservateurs du PPE ni les socialistes n’obtiennent la majorité à l’issue des élections européennes, leur aide pourrait être précieuse. Les grands groupes n’auront d’autres choix que la négociation…

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