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Royaume-Uni: bientôt plus d’alloc’ pour les mères adolescentes?

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« Le groupe des 40 durcit le ton »

« Les conservateurs se préparent à durcir le ton envers les mères adolescentes célibataires », titrait le quotidien britannique The Independent mardi 16 juillet. Des députés conservateurs, membres du « Groupe des 40 » au Royaume-Uni, ont proposé 40 mesures, dont l’arrêt de l’attribution automatique de logements sociaux ou d’allocations logement aux mères adolescentes, rapporte Courrier International. L’objectif ? Réduire le nombre de grossesses et d’avortements chez les jeunes mamans au Royaume-Uni.  

Le taux de natalité des jeunes mères le plus haut d’Europe

Dans leur rapport parlementaire, les députés assurent que certaines adolescentes de 16 et 17 ans peuvent bénéficier du droit à l’aide au logement, « un droit automatique à un logement gratuit, les encourageant à avoir un enfant ». Le rapport dipose que « les prestations sociales pour les mères adolescentes doivent être versées si elles habitent chez leurs parents ou dans un logement spécialisé ».

Conscients que leur proposition risque d’être vivement critiquée, les députés conservateurs mettent en avant le taux élevé de grossesses et d’avortements au Royaume-Uni, l’un des plus hauts d’Europe occidentale selon eux, malgré une baisse de 20% du taux de natalité chez les moins de 18 ans sous le précédent gouvernement travailliste.

« Une compilation d’idées intéressantes » pour David Cameron

Ces propositions ont été bien accueillies par le Premier ministre britannique, David Cameron, qui salue une « compilation d’idées intéressantes qui apportera une contribution précieuse au débat politique au sein du Parti conservateur », selon le quotidien britannique, qui donne également la parole à Leah Moyse, une jeune femme de 24 ans tombée enceinte à l’âge de 17 ans. « J’ai d’abord habité dans une auberge pendant six mois, ce qui était assez dégoûtant, puis j’ai été transférée dans un logement temporaire pendant trois ans. J’habitais dans une chambre, sans chauffage (…). Je ne sais pas ce que j’aurais fait si cette proposition avait été votée à l’époque: j’aurais dû loger sur les canapés d’amis », explique la jeune femme qui travaille aujourd’hui dans un centre spécialisé avec les mères adolescentes.

« Beaucoup d’entre elles ont besoin de soutien plutôt que d’être condamnées»

Selon elle, pas une des jeunes filles avec qui elle travaille explique être tombée enceinte dans le but de bénéficier d’un logement social. Plusieurs jeunes mamans se trouvaient dans des situations complexes, étaient victimes de violence conjugale, mais aucune ne s’est dit un jour « ce que je veux vraiment dans la vie, c’est avoir un logement social et des allocations ». Selon Leah Moyse « bon nombre d’entre elles ont besoin d’être soutenues plutôt que d’être condamnées ».

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