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1983: Elizabeth II avait prévu un discours en cas de 3e Guerre Mondiale

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Des paroles que, fort heureusement, les Britanniques et le monde n’auront jamais eu à entendre.

Le contexte est incertain, c’est celui de la Guerre froide, qui a plongé un monde à peine sorti d’un conflit internationalisé d’une horreur absolue dans un équilibre de la terreur où deux idéologies – démocratie libérale et totalitarisme soviétique – s’affrontaient sur fond de course à l’armement nucléaire. Si les menaces n’ont été que virtuelles, le gouvernement britannique avait anticipé le réchauffement des hostilités, qui aurait irrémédiablement plongé la planète dans une troisième guerre mondiale.

Dans cette optique malheureuse, la reine Elizabeth II avait dû prendre la plume pour y apposer sur une feuille vierge peut-être les mots les plus durs qu’elle n’aura jamais écrit. Quarante-quatre ans après que son père, Georges, VI, ait dû s’adresser au peuple- malgré des difficultés orales prononcées- pour annoncer l’entrée en guerre de l’Angleterre contre l’Allemagne nazie, Elizabeth a bien cru, trente-un ans après son accession au trône devoir également passer cette délicate épreuve.

« La folie de la guerre »

« Aujourd’hui  la folie de la guerre se répand une fois de plus sur le monde et notre pays courageux doit encore se préparer à survivre contre toute attente », avait commencé dans son discours la Reine, qui par chance pour elle et les peuples de la Terre, n’aura jamais eu à délivrer son message publiquement. Elle évoquait ensuite le souvenir de la Seconde Guerre Mondiale, se remémorant une « peine » mêlée à de la « fierté » lorsqu’elle vît, avec sa sœur, son père s’engouffrant dans cette pièce pour y diffuser la déclaration de guerre.

Des mots « inspirant » pour une jeune fille qui crut un moment être vouée à ce même destin qui vous tombe dessus, en toute impuissance. Mais son rôle était de relever son peuple, lui influer un espoir dans cette période sombre, rappelant que par le passé, malgré les terreurs subies, ce peuple avait déjà « par deux fois su garder sa liberté durant ce triste siècle », une expérience qui aurait été une « force » dans cette lutte.

« Un nouveau mal »

Elle était ensuite désireuse de rendre hommage à tous ces « fils et filles, maris et frères » qui servent leur pays au combat, sacrifiant leur vie au profit d’une cause jugée juste. Un appel au courage et à la solidarité pour toutes ces familles qui, « si [elles] restent unies et soudées, si elles abritent ceux qui sont seuls et sans protection, alors le désir de survivre de notre pays ne peut être brisé. » Proche de son peuple, dans un moment où l’union doit faire la force, elle illustre son message qu’elle juge « simple », par l’exemple de son fils, Andrew, qui sert dans la Marine.

Un discours qu’elle concluait par un appel à Dieu, afin de donner le courage et la force à tous ces combattants et hommes de « bonne volonté », de « lutter contre ce nouveau mal ».

Finalement, malgré une tension exacerbée entre les deux blocs, ce discours ne restera qu’au stade de la simulation, tout comme physiquement les autorités se préparaient à des attaques chimiques. Un discours muet d’une reine, toujours en place pour couver son peuple.

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