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Événements en Egypte: et si le baril de pétrole flambait?

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Les cours du pétrole ne sont pas restés insensibles aux derniers événements en Egypte. Lundi 19 août au soir, les cours du pétrole ont connu une hausse sensible, bien que relativement modérée pour le moment. Déjà, les investisseurs braquent leurs regards sur l’escalade de violence à laquelle est confrontée l’Égypte où l’armée a lancé une vaste offensive contre les Frères musulmans, offensive qui a déjà fait plusieurs centaines de morts en une semaine.

Les investisseurs avaient anticipé la crise

Le prix du pétrole brut a atteint 107,8 dollars, lundi au soir, contre 103,7 dix jours auparavant. Mais finalement, sur la totalité du mois écoulé, le cours apparaît plutôt stable, en raison notamment d’une anticipation des investisseurs qui avaient augmenté le prix du baril entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet, le faisant passer de 95 dollars à 110 dollars, au moment même où les dernières manifestations sonnaient le glas du régime des Frères musulmans et où l’armée décidait d’intervenir pour destituer le président Mohamed Morsi.

« Les troubles en Egypte soutiennent en fait les cours. Ils viennent stopper un contexte général de baisse des prix », explique Jean-Louis Schilansky, président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) au Figaro.

L’Egypte représente 1% du pétrole mondial

Qu’adviendrait-il alors si les violences se poursuivaient en Egypte ? Devrait-on s’attendre à une hausse encore plus importante du cours du pétrole ? C’est peu probable, affirment les experts. En effet, l’Egypte ne représente même pas 1% de la production mondiale de pétrole et ne figure qu’à la 54ème place des exportateurs mondiaux.

C’est uniquement parce que l’Egypte abrite le Canal de Suez que les marchés s’enflamment ainsi. En effet, par ce canal qui relie la Mer rouge à la Méditerranée, environ 2,5 millions de barils circulent chaque jour, ce qui représente 8% de la production des pays membres de l’Opep et environ 2,7% de la production mondiale de pétrole.

Jusqu’à présent, les troubles égyptiens n’ont en rien perturbé le fonctionnement du canal et tout porte à croire que les émeutes du Caire ne se propageront pas vers le nord de l’Egypte. L’Egypte dispose en outre d’un important réseau d’oléoducs qui permet l’acheminement du pétrole brut d’Afrique du Nord et du Golfe. Dans ces oléoducs circulent également environ 2,5 millions de barils par jour.

Risque de contagion

Il est en revanche un autre risque qui ne doit pas être minimisé, celui de la contagion internationale des phénomènes révolutionnaires. Comme le syndrome des Printemps arabes s’est répandu comme une traînée de poudre au Maghreb, pourquoi n’en serait-il pas de même aujourd’hui ?

Or, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies du Golfe sont voisines de cette dangereuse Egypte et pour Jean-Louis Schilansky le cours du pétrole pourrait alors s’en trouver quelque peu bouleversé.

« Les prix à la pompe devraient rester très stables, sauf si les troubles se propageaient vers d’autres pays du Golfe », explique-t-il au Figaro.

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