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Grande Guerre: comment l’Europe en est venue à se déchirer

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Qu’est ce qui a causé le déclanchement de la Grande Guerre ?  L’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 ? Cette réponse nous paraît la plus naturelle du monde. Et pourtant… La Grande Guerre qui embrase le monde de 1914 à 1918 a des origines beaucoup plus complexes qu’un simple problème de succession à la couronne d’Autriche.

Si il est vrai que l’assassinat de l’héritier du trône impérial d’Autriche-Hongrie par le nationaliste Serbe Gavrilo Princip est l’élément déclencheur de ce qui fût la plus Grande Guerre de l’Histoire, l’événement n’est que l’étincelle qui met le feu à la poudrière européenne préparée des années auparavant.

Supériorité économique du nouvel Empire Allemand

Dès la défaite de Napoléon III contre la Prusse en 1870, l’équilibre des puissances en Europe est ruiné. Au lendemain de la guerre, l’Allemagne a fait son unité grâce à Bismarck et entame une montée en puissance qui atteint son apogée en 1914. La supériorité économique du nouvel Empire Allemand est écrasante. Il exporte plus d’acier que la France, la Russie et la Grande Bretagne réunie, et il est le deuxième pays exportateur de charbon après la Grande Bretagne.

Sa population passe de 50 millions d’habitants en 1870 à presque 70 millions en 14. Son armée est la plus puissante du monde et en recherchant sa « place au soleil », c’est-à-dire son expansion coloniale, l’Allemagne se dote de la deuxième marine mondiale derrière le Royaume-Unis.

« Triple entente » française, russe et anglaise

Cette superpuissance continentale et maritime n’est pas du tout du goût de l’Angleterre qui, par peur de perdre son hégémonie, signe un traité d’entente avec son ennemie héréditaire en 1904 et soutien la France dans tous les différents coloniaux avec l’Allemagne.

La France est un allié militaire de la Russie depuis 1894 et l’Angleterre entre de facto dans ce qu’on appellera la « triple entente ». Cette alliance militaire franco-russe répond à la triple Alliance de 1882 entre l’empire Allemand, l’empire Austro-hongrois, et l’Italie. Cette dernière est en effet en conflit froid avec la France pour des raisons coloniale en Afrique du Nord.

Un jeu de domino…

La volonté de puissance continentale Allemande, les différents conflits d’intérêt (intérêt coloniaux, problème des Balkans…) entre les différents pays européens, la volonté de revanche française, les nationalismes exacerbés et le jeu des alliances font de l’Europe un véritable baril de poudre prêt à l’explosion.

Ainsi, l’assassinat de l’Archiduc suivi de la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie va-t-elle lancer la machine infernale. Dès lors tous s’enchaîne. La Russie, protectrice de la Serbie, déclare la guerre à l’Autriche, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie conformément au traité de défense qui l’unie à l’Autriche, la Turquie (qui à subie une défaite contre la Russie en 1878) lui emboite le pas.

La France décrète la mobilisation générale. L’Allemagne lui déclare la guerre et viole la neutralité de la Belgique, ce qui pousse le Royaume-Unis à déclarer la guerre à l’Allemagne. Seule l’Italie n’intervient pas contrairement aux accords qu’elle avait avec les Empires Centraux. L’Italie ira même jusqu’à entrer dans la guerre en 1915 mais… du côté des alliés.

Des conséquences désastreuses pour la France et l’Europe

C’est ainsi que démarre la guerre la plus meurtrière de l’Histoire pour la France. En proportion, la France est le pays qui a perdu le plus d’hommes et de loin. La Russie et l’Allemagne comptabilisent plus de morts, mais pour une population bien plus nombreuse. Les pertes civiles et matérielles françaises sont aussi dramatiques en 1918. La plus part des opérations de guerre se sont déroulées sur le sol Français, notamment au nord-est, dans la partie la plus industrialisée du pays à l’époque.

Cette guerre a fait plus de dix millions de morts militaires et, chose nouvelles, presque autant de pertes civiles. L’après-guerre voit une Europe ruinée, endettée. C’est la fin de l’hégémonie européenne et le lancement de la superpuissance américaine. L’Europe, et particulièrement la France, a creusé sa tombe en creusant ses tranchées.

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