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Hassan Rohani sera-t-il le président de la rupture en Iran?

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Le 11 avril dernier, Hassan Rohani, religieux modéré et ancien chef des négociateurs iraniens pour le nucléaire au début des années 2000, annonçait sa candidature pour l’élection présidentielle iranienne du 14 juin. Surprise au premier tour de l’élection présidentielle iranienne qui s’est tenue vendredi 14 juin… C’est le candidat unique des réformateurs et des modérés qui est en tête. Avec environ 51% des voix, il est élu dès le 1er tour et succède à l’iconoclaste Mahmoud Ahmadinejad.

Âgé de 64 ans, celui qui affirme vouloir restaurer « des relations constructives avec le monde », sera investi président ce samedi 3 août.

Seul modéré face à trop de conservateurs

Sur les six candidats en lice pour l’élection présidentielle de juin dernier, Hassan Rohani était le seul modéré face à cinq conservateurs proches de l’ayatollah Khamenei. C’est après le désistement de Mohammad Reza Aref qu’Hassan Rohani avait obtenu deux soutiens de taille : celui de l’ancien président réformateur Mohammad Khatami et de l’ex-président modéré Akbar Hachemi Rafsandjani. A partir de ce moment, la victoire du futur président était quasiment signée.

Malgré les appels au boycott de l’élection, sa candidature a manifestement incité les Iraniens modérés à participer au scrutin. Son élection au premier tour constitue une surprise et un camouflet – relatif – adressé au Guide suprême Ali Khamenei.

Réformer la politique étrangère

Lors d’un rassemblement électoral tenu au cours de sa campagne électorale, Hassan Rohani a déclaré qu’il suivrait « la même voie que celle de Khatami et Rafsandjani ». 

«  Je n’approuve pas la politique étrangère actuelle du pays. Nous chercherons à avoir une bonne entente [avec les pays étrangers] pour réduire pas à pas les sanctions et les supprimer totalement, » avait-il alors déclaré.

A maintes reprise, le nouveau président iranien s’est confronté à la politique étrangère de l’ancien président Ahmadinejad. Au mois d’avril, il déclarait notamment : « Ce gouvernement s’est moqué des sanctions […] alors qu’il aurait pu les éviter ou alléger leurs effets ».

Sortir de l’impasse du nucléaire

Après avoir suivi des études religieuses dans les années 1960 et obtenu une maîtrise de droit en 1972 à l’Université de Téhéran, Hassan Rohani est parti poursuivre ses études à la Glasgow Caledonian University au Royaume-Uni, où il a décroché un doctorat en droit. Il a ensuite suivi de près la victoire de la révolution islamique de 1979 puis a servi pendant la guerre Iran-Irak.

Secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) entre 1989 et 2005 sous la présidence de M. Rafsandjani (1989-1997) puis de M. Khatami (1997-2005), Hassan Rohani a été le négociateur en chef pour le dossier du nucléaire iranien entre 2003 et 2005, lors des discussions avec la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. L’Iran avait alors accepté de cesser ses activités d’enrichissement d’uranium, et Rohani s’était félicité d’avoir évité la guerre.

Selon les termes du porte-parole du nouveau président Rohani, Saïd Reza Salehi, le dossier du nucléaire iranien sera réglé sous peu. « Hassan Rohani a rédigé un programme précis sur le nucléaire. Sa stratégie principale, c’est d’avoir des relations avec l’Occident et de diminuer les tensions, pour régler cette question du nucléaire et trouver une solution par la discussion. »

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