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Sotchi 2014: pétition anti-homophobie pour priver la Russie des JO

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La prochaine édition des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, en Russie, en 2014 n’est pas sans rappeler les Jeux Olympiques d’été de Pékin en 2008. De grandes ONG internationales – au premier rang desquelles Reporters sans Frontières ou encore Amnesty International – sont mobilisées pour dénoncer la situation relative à l’exercice des droits de l’Homme dans la Russie du couple Poutine-Medvedev.

Dernière mobilisation en date, celle de l’association anti-homophobie All Out qui réclame au Comité international olympique, par une pétition, le retrait de l’organisation des Jeux à la cité balnéaire de Crimée.

Le régime russe est accusé d’homophobie

Mercredi 7 août, une pétition lancée par le mouvement anti-homophobie All Out a été déposée au siège du CIO à Genève. L’association a réuni plus de 320 000 signatures en faveur de l’annulation des Jeux Olympiques de Sotchi.

Ce mouvement de contestation est une réponse à la nouvelle loi russe qui interdit la propagande homosexuelle. Cette nouvelle législation qui provoque une vive contestation parmi la communauté homosexuelle, et au-delà, prévoit une amende de 100 000 roubles (2 300 euros) maximum, jusqu’à 15 jours de détention et l’expulsion de Russie en cas de « propagande homosexuelle » devant mineurs. Pour ses adversaires, cette législation ne serait qu’un prétexte à accentuer la répression anti-homosexuelle qui sévit en Russie.

C’est depuis l’interpellation et l’expulsion de Russie de plusieurs ressortissants des Pays-Bas parmi lesquels le chef d’une ONG LGBT néerlandaise que la mobilisation s’est intensifiée. Accusés de propagande homosexuelle devant mineurs, ils sont interdits de territoire russe pendant trois ans.

Le sport est un droit de l’homme

Face à cette mobilisation, le CIO joue la carte du sport. Interrogée par l’AFP, la responsables médias du Comité « souligne clairement que le sport est un droit de l’Homme et doit être accessible à tous, libre de toute discrimination, et ceci s’applique aux spectateurs, officiels, médias et bien sûr aux athlètes. Nous nous opposerons dans les termes les plus forts à toute action qui remettrait en cause ces principes ».

Le CIO attend désormais de savoir dans quelle mesure cette loi, objet de tous les tourments, sera appliquée et en quoi ses conséquences pourraient affecter, ou non, le bon déroulement des Jeux Olympiques.

« Le CIO a néanmoins indiqué avoir reçu des assurances au plus haut niveau du gouvernement de Russie que la législation n’affectera pas ceux qui assisterons et participeront aux Jeux ».

La Russie ne veut pas politiser les JO

 La Russie a également affirmé que le gouvernement ne pourrait en aucun cas être accusé de discrimination lors de ces Jeux.

Dans une déclaration, mercredi 7 août, le vice-Premier ministre russe en charge des Jeux Olympiques, Dmitri Kozak, a assuré qu’il n’y aurait « aucune discrimination à l’égard de l’orientation sexuelle des personnes pendant les JO, ni avant ni après ».

Konstantin Dolgov, responsable chargé des droits de l’Homme au ministère russe des Affaires étrangères a, pour sa part, appelé à éviter toute « politisation » des Jeux Olympiques.

« Il est de notoriété publique que toute tentative de politisation des Jeux Olympiques ne correspond pas à l’âme de cet événement mais s’avère contre-productive », a-t-il encore déclaré.

Les prochains mois, d’ici à la date prévue des jeux, s’annoncent mouvementés sur le front des mobilisations droits-de-l’hommistes. Une situation que devra gérer le favori à la succession du président en exercice du CIO, Jacques Rogge, un athlète qui connaît bien la Russie, même s’il est Ukrainien, l’ancienne star du saut à la perche, Sergueï Bubka.

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