Site icon La Revue Internationale

«Tamarrod» s’engage pour une deuxième vague de révolution arabe

[image:1,l]

Ils ont une vingtaine d’années, vivaient dans l’anonymat le plus complet depuis toujours mais les récents événements égyptiens et leurs actions de ces derniers mois les ont propulsés au rang de héros parmi les révolutionnaires.

Trois jeunes à l’origine du coup d’Etat

A l’origine du mouvement Tamarrod (« rébellion » en arabe), trois hommes, Mahmoud Badr, Mohamed Abdel Aziz et Hassan Shaheen.

Durant les mois qui ont précédé le dernier coup d’Etat en Egypte, ces trois jeunes hommes ont passé de nombreuses heures à parcourir l’Egypte, accompagnés de leurs sympathisants, afin de récolter les signatures de tous les Egyptiens opposés au régime des Frères musulmans.

A l’issue de leur tour d’Egypte, ce sont plus de 22 millions de signatures et de numéros de cartes d’identité qui ont été récoltés par ces jeunes, assez de signatures pour dépasser le nombre de voix qu’avait obtenu le président Mohamed Morsi lors du premier tour de l’élection présidentielle, en juin 2012.

Ce sont également eux qui sont à l’origine de la mobilisation du 30 juin dernier. Dans les rues du Caire et d’ailleurs, des millions de personnes sont descendues dans les rues pour demander la démission du gouvernement.

A l’issue de cette première mobilisation, l’armée égyptienne avait lancé un ultimatum de 48 heures au gouvernement des Frères musulmans pour satisfaire aux exigences des manifestants. Insensibles, les Frères musulmans n’ont pas cédé, l’armée est donc intervenue le 3 juillet dernier pour destituer le président Morsi.

Les grandes ambitions de Tamarrod en Egypte

Depuis, ceux qu’on appelle les « pères de la seconde révolution égyptienne » nourrissent de grands projets pour l’Egypte.

Interrogé par La voix de la Russie, Hassan Shaheen, membre du Conseil central de Tamarrod, s’est exprimé sur les ambitions du groupe à court terme. « Maintenant, il faut réfléchir à une nouvelle constitution pour tous les Egyptiens, à une nouvelle loi fondamentale, qui ne distinguera pas les gens selon leur sexe ou leur religion », a-t-il déclaré.

« La constitution doit protéger la dignité de chaque citoyen et citoyenne d’Egypte, leur droit à la justice sociale. Elle doit protéger la souveraineté de l’Etat et prendre en considération le principe de la séparation des pouvoirs. Nous allons bientôt lancer la campagne ‘Ecrivez votre constitution’. Le peuple égyptien va participer à la création de la constitution, qui doit être l’expression des objectifs de la révolution du 30 juin. Ensuite, nous penserons aux élections ».

Pour la démission des islamistes en Tunisie

Les ambitions de la jeunesse de Tamarrod ne s’arrêtent pas aux frontières de l’Egypte et en Tunisie, pays initiateur des vagues révolutionnaires, le groupe a commencé à prendre ses marques. Qualifié par le gouvernement de « copie d’une chose étrangère à la Tunisie », les initiateurs du mouvement tunisien demandent la démission du cabinet islamiste d’Ali Laârayedh et la « mise en place d’une commission d’experts chargés de réactualiser la constitution de 1959 ».

Une pétition a déjà été lancée pour la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ainsi que d’autres institutions. Les militants auraient déjà récolté plus d’un million de signatures. Dans une interview parue dans le journal Al Chourouk, Mohamed Bennour, porte-parole du mouvement Tamarrod en Tunisie, a même annoncé que son mouvement avait réussi à collecter 1 300 000 signatures. Convaincu d’atteindre bientôt le cap des deux millions, le Tamarrod tunisien organisera bientôt une manifestation de grande ampleur pour fêter son premier million.

Une lutte contre les islamistes marocains

Plus à l’ouest, les jeunes révolutionnaires ont également investi le Maroc depuis le 3 juillet dernier. Toujours en imitant les jeunes Egyptiens, les Marocains se mobilisent pour obtenir la démission du gouvernement également islamiste.

Le 17 août, les Marocains de Tamarrod ont appelé la population à une manifestation générale pour demander la chute du gouvernement d’Abdellah Benkirane, et du gouvernement issu du parti de la Justice et du développement, vitrine politique des Frères musulmans au Maroc.

Liés aux partis et aux courants de gauche, les militants de Tamarrod ont affirmé que le renversement du gouvernement sera déterminant pour permettre le progrès de ce pays entravé par les islamistes au pouvoir.

« Nos principales revendications sont : reformuler la constitution afin d’instaurer une monarchie parlementaire et d’opérer une séparation des pouvoirs, de dissoudre le parlement, faire tomber le gouvernement, former un gouvernement de coalition nationale  pour gérer la période de transition qui ne doit pas dépasser les 4 mois et dans la foulée organiser des élections  anticipées. On voudrait aussi reformer le système éducatif et ouvrir un débat national autour du système économique », a ainsi expliqué Motia Taoufiq , militant marocain, à des médias locaux.

Quitter la version mobile