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Tensions au Proche-Orient : le Canal de Suez nerf de la guerre

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Les regards sont actuellement braqués vers le Proche-Orient, où une escalade de la violence s’installe. Dans la région, se trouve le Canal de Suez, qui fait le lien entre la mer Rouge et la Méditerranée. Un canal contrôlé par l’Egypte et où naviguent environ 2,5 millions de barils de pétrole chaque jour, ce qui représente 8% de la production des pays membres de l’Opep et environ 2,7% de la production mondiale de l’or noir.

En plus de cet important trafic pétrolier, transitent des forces armées et notamment les navires américains.

Un passage primordial

Un passage stratégique pour les Etats-Unis qui, en plus des turbulences actuelles avec la Syrie, sont encore englués dans le conflit afghan et font naviguer leur matériel par cette voie. Son accès est primordial pour éviter de contourner l’Afrique par le Cap de Bonne-Espérance et ainsi gagner du temps et de l’argent. Cette voie d’eau réduit considérablement les distances et permet de relier l’Amérique du Nord et l’Europe à l’Asie et ses nombreuses ressources énergétiques, notamment autour du Golfe Persique.

Longtemps disputé par le Royaume-Uni, la France, ou encore Israël, qui ont participé au financement du canal, il est depuis 1956 nationalisé par l’Egypte, qui fut aidé par les Américains. Le canal représente la troisième source de rentrée de devises –après le tourisme et les transferts financiers- pour l’Etat égyptien, avec des revenus qui représentent 4% de leur PIB. Or, cette manne est calquée sur les aléas des échanges internationaux. Ce corridor, long de près de deux cents kilomètres, est un maillon essentiel du commerce mondial et si les menaces pesant sur la sécurité de la région sont fortes, alors les revenus baisseront forcément.

Quelles conséquences en cas d’accès restreint ?

Habituellement alliée de l’Occident, l’Egypte possède un moyen de pression qu’elle pourrait utiliser, au cas où l’Etat africain déciderait de ne pas prendre le parti des Américains et de quelques-uns des Européens, d’attaquer la Syrie. Dimanche, un porte-avion américain a passé le canal en direction de la région du Golfe. Mais depuis les affrontements sanglants qui ont lieu en Egypte suite au renversement de Mohamed Morsi, les relations sont quelques peu froides. Nul doute qui si l’accès libre du canal venait à se fermer, l’affront serait terrible.

Selon certains médias égyptiens, ce serait pourtant ce qui serait sur le point d’être acté. Le ministre de la défense égyptienne, le général Abdel-Fattah al-Sissi, aurait ainsi prévu de fermer l’accès du canal aux navire de guerres américains, ce qui rendrait les opérations militaires envers la Syrie compliquées.

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