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15 pays interdisent aux femmes de travailler sans l’accord de leur mari

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En Bolivie, comme en Iran, en Syrie, en Guinée-Conakry, ou au Gabon, les hommes ont le droit de s’opposer au fait que leurs femmes exercent une activité professionnelle. Une situation révélée par le rapport « Les femmes, les affaires et le droit » de la Banque mondiale sur l’égalité homme-femme dans 143 pays du monde, publié ce mardi 24 septembre.

Des avancées timides et à reculons

Le rapport recense 48 changements de législation répartis dans 44 pays sur deux ans qui ont permis « d’accroître » la parité hommes-femmes. Depuis 2013, en Côte d’Ivoire, les femmes peuvent notamment travailler librement, sans l’accord préalable de leur mari.

De plus, sur un échantillon plus restreint de 100 pays, 76 ont mis en place des dispositifs légaux concernant les violences conjugales. Néanmoins, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient restent à la traîne. De même, l’arrivée des Frères musulmans en Egypte a provoqué « des revirements législatifs récents » en supprimant entre autres des règles constitutionnelles de non-discrimination sexuelle.

Si « de nombreuses sociétés ont accompli des progrès, s’engageant petit à petit à supprimer les formes tenaces de discrimination contre les femmes, il reste encore beaucoup à faire », souligne le président de l’institution Jim Yong Kim en préambule du rapport.<!–jolstore–>

Les hommes, « chefs de famille » dans 29 pays

Quinze pays interdisent aux femmes de travailler sans le consentement de leur mari. En Guinée-Conakry, si une femme souhaite travailler malgré le refus de son mari, elle doit saisir les tribunaux « au nom des intérêts de la famille. »

Par ailleurs, dans 29 pays, la loi fait systématiquement des hommes les « chefs de famille » et leur confie le contrôle « des décisions cruciales » liées à la vie de famille – lieu de vie, ouverture d’un compte bancaire, démarches administratives. Parmi ces pays, on compte notamment, l’Arabie Saoudite, le Sénégal et le Honduras.

Selon la Banque mondiale, 79 pays, principalement en Europe de l’Est et en Asie centrale, interdisent d’office certains métiers aux femmes. En Russie, par exemple, 456 professions ne peuvent être exercées par des femmes, comme conducteur de camion agricole, aiguilleur de train, ou encore plombier… De même, en Biélorussie, les femmes ne peuvent pas être charpentière, ou, au Kazakhstan, bûcheronne.

Au total, le journal Figaro Madame compte huit secteurs d’activités concernés : les mines, le bâtiment, la ferronnerie, le travail en usine, les métiers dans lesquels il est obligatoire de porter des poids lourds, ou considérés comme trop durs, trop dangereux ou inappropriés pour les femmes. Et manque de chance pour elles, ce sont souvent les métiers qui payent le mieux. Les raisons invoquées sont souvent dites « morales », sans pour autant être mieux explicitées. Un flou législatif, certainement voulu, qui justifie des législations condescendantes et discriminantes.

Le travail des femmes, un tremplin pour la croissance

Ainsi, même si « les femmes constituent un peu plus de la moitié de la population mondiale, leur contribution aux chiffres d’activité de la croissance et du bien-être économiques est nettement inférieur à leur potentiel », explique le Fonds monétaire international (FMI) dans la note de trente pages « Les femmes, le travail et l’économie » relayé mardi par Le Figaro

Si le travail des femmes était encouragé dans les pays développés et émergents, il constituerait un formidable tremplin de croissance, souligne le FMI.

Encourager les femmes à travailler autant que les hommes permettrait la création de main d’œuvre supplémentaire, une augmentation de la consommation et une hausse des cotisations retraite. Il suffirait que les femmes travaillent autant que les hommes pour que le PIB augmente de 5 % aux Etats-Unis, de 12 % dans les Emirats arabes, et même de 34 %, en Egypte, détaille Le Figaro. De plus, certains économistes cités par le FMI affirment qu’une plus grande participation des femmes aux marchés financiers mènerait à une réduction de la volatilité des marchés, la gent féminine « étant moins portée sur les excès et le court-termisme. »

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