Site icon La Revue Internationale

Autriche: l’extrême droite menace les grands partis traditionnels

[image:1,l]

Malgré la forte avancée de l’extrême droite aux élections législatives autrichiennes, la traditionnelle coalition qui unit les deux partis au pouvoir depuis la chute de la dictature nazie en 1945 devrait réussir à se maintenir, selon des estimations rendues publiques par les instituts de sondages ARGE et SORA.

Les grands partis en perte de vitesse

Ainsi, le Parti social-démocrate (SPÖ) du chancelier Werner Faymann rassemblerait entre 26,4 % et 26,7 % des suffrages tandis que son traditionnel allié au gouvernement, les conservateurs de l’Österreichische Volkspartei (ÖVP), réunirait entre 23,6 % et 23,8 % des voix.

Bien qu’ils soient visiblement parvenus à garder leur place de dirigeants de l’Autriche, les deux partis vont devoir se remettre difficilement de ce qui peut être qualifié comme leur pire score depuis plusieurs décennies. En effet, depuis l’avènement de la Deuxième République, qui avait succédée à la dictature nazie, les électeurs autrichiens n’avaient jamais été aussi nombreux à pencher à l’extrême droite.

C’est donc de justesse que le Parti social-démocrate et l’Österreichische Volkspartei maintiendront leur coalition grâce à 99 sièges contre 183.

Ascension du FPÖ d’extrême droite

C’est le principal parti d’extrême droite, le Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) qui a bénéficié de ce désintérêt pour les grands partis traditionnels. Selon ces mêmes instituts de sondages, le FPÖ aurait gagné quatre points depuis le dernier scrutin de 2008. Cette année-là, le parti d’extrême droite remportait 17,5 % des suffrages contre 20,7 % à 21,5 % aujourd’hui.

Face à une campagne électorale jugée « clientéliste » des grands partis et une perte de vitesse constante du parti du milliardaire austro-canadien Frank Stronach, le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a eu la voie libre pour mener une campagne axée sur le rejet du fédéralisme européen et sur l’immigration.

Celui qui se fait appeler HC a notamment marqué cette campagne par une réplique qui a largement fait parler de lui à l’étranger en prônant « l’amour du prochain » tant que l’autre en question était Autrichien.

Surprise à droite et chez les Verts

L’extrême droite n’est pas la seule à progresser à l’occasion de ce scrutin législatif marqué par deux autres surprises.

A droite, le parti libéral Neos a désormais assez de députés pour entrer au Parlement grâce à un score qui se situerait entre 4,6 % et 4,7 %.

Les Verts progressent également. Alors qu’ils réalisaient 10,43 % lors des dernières élections, ils auraient aujourd’hui réalisé un score qui se situe entre 11,2 % et 12 %.

Des victoires, mais également des défaites. C’est notamment le cas de la liste du milliardaire austro-canadien Frank Stronach. Cet eurosceptique fait certes son entrée à l’Assemblée, mais il est bien loin des espoirs qu’il avait suscités il y a encore quelques mois, alors qu’il était crédité de 12 % des voix. La liste de Frank Stronach aurait remporté entre 5,8 % et 6 % des suffrages.

Un autre parti d’extrême droite, le BZÖ, issu d’une scission du FPÖ, a également échoué à atteindre la barre des 4 % nécessaires à l’entrée au Parlement autrichien. Il aurait obtenu entre 3,4 % et 3,7 % des voix, alors même qu’en 2008, il avait obtenu 10,7% des voix.

Quitter la version mobile