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Les Moscovites s’apprêtent à se rendre aux urnes à l’occasion des élections municipales russes, ce 8 septembre. Mais l’ambiance n’est pas à la campagne électorale dans les rues moscovites où les autorités mènent une véritable chasse aux migrants clandestins.
Arrêtés en masse et envoyés dans des camps
Le thème de l’immigration clandestine est un thème central de cette campagne électorale dans une ville où l’immigration clandestine est courante.
Avant ce scrutin électoral, les autorités moscovites lancent alors une chasse à ces migrants. Arrêtés en masse, notamment sur les marchés où ils travaillent la plupart du temps, ces étrangers en situation illégale sont ensuite dirigés vers des camps de rétention.
Pour France 24, la journaliste Ksenia Bolchakova s’est fait passer pour la bénévole d’une ONG et a pu observer l’univers de ces camps dans lesquels vivent plusieurs centaines de migrants, dans l’attente de leur expulsion.
5 millions d’immigrés sur le territoire russe
Selon de récents chiffres officialisés par le Service fédéral des migrations (FMS), le nombre d’immigrés clandestins résidant en Russie s’élèverait à plus de 3 millions de personnes.
« Nous dénombrons aujourd’hui plus de trois millions de personnes ayant dépassé leur délai de séjour légal sur le territoire de la Fédération de Russie », a ainsi déclaré le vice-directeur du service, en mars dernier.
Selon les informations des autorités, tous ces migrants sont entrés en Russie de façon légale et ne sont pas repartis à la suite du délai de 90 jours autorisés par la Russie.
La Russie recense, au total, 5 millions d’immigrés du travail, et parmi eux, des immigrés clandestins.
83 centres bientôt ouverts dans tout le pays
Récemment, la ville de Moscou a commencé à endiguer son immigration clandestine en aménageant un premier camp, dans l’est de Moscou. Environ 1 000 personnes ont été envoyées sur place, dans l’attente de leur expulsion, révèle le site La Voix de la Russie.
La quasi-totalité de ces migrants seraient des Vietnamiens employés dans des ateliers de confection clandestins. Dans ce camp, Egyptiens, Marocains, Syriens sont également fréquents.
Dans toutes les régions de Russie, 83 centres doivent être mis en place pour permettre l’accueil de ces clandestins dans l’attente d’une décision de justice.
« Nous savons que du moment où une infraction est découverte et jusqu’à l’examen de l’affaire en justice et l’application de la décision, un certain temps se passe », explique le président du Conseil public auprès du Service fédéral de migration, Vladimir Volokh, à La Voix de la Russie.
« Durant tout ce temps, les étrangers en situation irrégulière se trouvent en Russie et attendent de pouvoir être expulsés vers leurs pays. A ce jour, le nombre de centres de rétention administrative pour étrangers est insuffisant. Il a été donc décidé d’en créer dans de nombreuses régions russes. C’est une pratique normale dans d’autres Etats ».