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Et, pendant ce temps-là, ils meurent en Syrie…

L’image était rude pour un petit matin. Les premiers rayons du soleil, en contre-jour, jetaient un voile opaque sur l’écran de télévision.

Le commentaire suffisait : « Cette petite fille de deux ans a été abandonnée par ses parents à la frontière. Recueillie par Tsahal, elle a été conduite à l’hôpital de Nahariya où des médecins israéliens lui ont sauvé la vie, au mépris de la politique… »

Politic-tac tic-tac autour de la Syrie

Sauver des vies au mépris de la politique. C’est sans doute l’enjeu de cette semaine sur le front syrien, un front syrien qui, pour Barack Obama et François Hollande, s’est désormais délocalisé bien à l’arrière. Déterminés à défier Bachar al-Assad, les deux « chefs de guerre » doivent désormais batailler avec leurs opinions publiques et, avant tout, leurs Congrès ou Parlement.

Après un premier coup de semonce, jeudi 29 août, avec la défaite de David Cameron à la Chambre des Communes, le sort des Syriens, et de bien d’autres s’il s’agit de prévenir l’usage d’armes chimiques à travers le monde, tient à des tractations de couloir au Capitole ou au Palais-Bourbon.

La démocratie, c’est bien – et il est de bonne mesure que Jean-Marc Ayrault convoque les responsables parlementaires à l’Hôtel Matignon ce lundi à 17 heures, et il est de bonne mesure qu’une session extraordinaire s’ouvre mercredi 4 septembre. Mais la démocratie, en France, c’est aussi le respect de la Constitution et, dans le cas d’espèce, celui de son article 35 qui, en établissant que le président de la République, chef des Armées, décide de l’envoi des troupes en opération et ne doit, au cours des 4 premiers mois, qu’informer la représentation parlementaire, symbolise bien le complexe – mais efficace – équilibre de nos institutions sous la Vème République. Un excès de parlementarisme, c’est prendre le risque de l’immobilisme.

Si François Hollande pense qu’il est bon d’intervenir contre Bachar al-Assad, s’il n’a pas l’impression de se tromper d’ennemi n°1 et de prendre le risque de renforcer davantage les milices d’Al-Qaïda – par exemple -, qu’il donne l’ordre à nos pilotes, à nos marins de canonner Damas…

Un G20 explosif

Jeudi 5 et vendredi 6 septembre, Vladimir Poutine reçoit. Les dirigeants du G20 ont rendez-vous à Saint-Pétersbourg et, forcément, il sera question de Syrie. Pour des histoires de Snowden, Barack Obama a annulé cet été la visite d’Etat à Moscou en prémices de ce G20. C’est dommage et il est difficilement envisageable qu’il puisse faire demi-tour – surtout s’il se prépare une défaite au Congrès sur la question de l’intervention.

Alors, c’est François Hollande qui devrait faire le crochet par Moscou et voir si, par hasard, au nom de la vieille entente franco-russe, il ne serait pas possible de se mettre d’accord avec Poutine. Par exemple, nous pourrions échanger une petite claque à Bachar contre la promesse d’une meilleure appréhension de la question de l’islamisme radical, par exemple…

Pour le reste, il sera aussi, bien évidemment, question d’économie, d’environnement et de renseignement à Saint-Pétersbourg.

De la mémoire à l’Histoire

Avant de mettre le cap à l’est, François Hollande se rendra à Oradour-sur-Glane en compagnie du Président allemand, Joachim Gauck, pour se souvenir du massacre perpétré par les SS le 10 juin 1944.

Un rappel de ce à quoi peut conduire l’horreur lorsque, trop longtemps, on ferme les yeux…

C’étaient les nouvelles de la semaine à venir…

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