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La Qatar Airways – compagnie en pleine expansion sur le marché aérien comptant 70 000 employés – obligerait son staff féminin de cabine à demander son autorisation pour se marier. Une violation de la vie privée et une clause abusive de contrat de travail qu’entend dénoncer la Fédération Internationale des ouvriers du transport (ITF) selon le journal Libération.
Violation de la vie privée du personnel féminin
Leur contrat stipulerait en effet qu’elles sont « tenues de demander l’autorisation de la compagnie dans le cas où [elles souhaiteraient] changer de statut marital et [se] marier ». Par ailleurs, elles doivent également « notifier à leur employeur leur grossesse dès le moment où elles en ont elle-même connaissance. L’employeur se réserve le droit de résilier le contrat à compter de la date de notification de la grossesse. Toute dissimulation de la grossesse sera considérée comme une rupture de contrat », traduit le journal Libération.
L’ITF a déclaré à Al Arabiya English, qu’ils avaient réuni plusieurs témoignages du personnel de cabine, accablant la compagnie aérienne qui imposerait également un couvre-feu à ses salariées et qui les encouragerait à se dénoncer entre employés.
Une législation qatarie injuste avec les travailleurs étrangers
Par ailleurs, selon l’ITF, plus de 90 % des salariés sont des étrangers et travaillent grâce à des visas temporaires. Ils ne peuvent pas alors jouir des droits élémentaires du travail, comme le droit d’association ou à une convention collective, acquis aux salariés nationaux. Le président de l’organisation proteste contre « ces compagnies [qui] font fortune sur le dos d’un personnel à qui l’on demande beaucoup et qui, sans défense, est licenciable ».
La législation qatarie est souvent source de conflits avec les travailleurs étrangers. Récemment, quatre Français étaient encore bloqués au Qatar car leur employeur refusait de signer leur visa de sortie.
« Si nous n’aviez pas de syndicats, nous n’auriez pas eu de tels problèmes de chômage »
Ce n’est pas la première fois que l’ITF monte au créneau contre la Qatar Airways, rappelle le président de l’organisation Paddy Crumlin. Plus tôt dans l’année, ils s’étaient déjà confrontés sur la question des syndicats. Le PDG de la compagnie aérienne avait même déclaré à ce sujet « Si nous n’aviez pas de syndicats, nous n’auriez pas eu de tels problèmes de chômage dans le monde occidental ».
L’organisation est actuellement au Canada afin de faire pression sur l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) – qui dépend des Nations Unies – pour qu’elle y remédie. Quant à la compagnie aérienne, elle a indiqué qu’elle publierait prochainement un communiqué répondant à ces attaques.