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Les rebelles syriens: combien de divisions?

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L’opposition au président Bachar al-Assad a bien grandi. Il y a quelques mois encore, lorsqu’on tentait de définir la rébellion syrienne, l’on parlait alors des comités locaux de coordination (LCC), un important réseau de militants qui ont animé la révolté sur le terrain, ou bien de l’Armée syrienne libre (ASL), opposition armée qui a accueillie de nombreux déserteurs de l’armée régulière avant de devenir une des plus importante composante de l’opposition syrienne sur le terrain.

L’opposition syrienne, combien de divisions ?

Mais aujourd’hui, l’opposition syrienne c’est autant d’opinions que de divisions et la masse des rebelles s’est démultipliée pour devenir un véritable conglomérat de groupuscules dont, dans de nombreux cas, le seul point commun est de lutter contre le régime de Bachar al-Assad.

Le 16 septembre dernier, une étude menée par l’Institut britannique de défense IHS Jane’s confirmait cette infernale tendance à la division en estimant qu’il y aurait aujourd’hui un millier de groupes de combattants en Syrie.

Les mouvements historiques

A l’origine, ou presque, de la rébellion organisée, a été créée l’Armée syrienne libre. Alors qu’ils n’étaient qu’une dizaine à l’origine, les premiers soldats de l’ASL ont rapidement été rejoints et aujourd’hui, on estime qu’entre 40 000 et 80 000 hommes formeraient ce mouvement commandé par Selim Idriss. Il est de notoriété publique que ce mouvement est subventionné par les pays du Golfe, notamment l’Arabie Saoudite qui envoie aides financières et armement aux hommes sur le terrain.

Le Mouvement des officiers libres (MOL), créé peu de temps avant l’Armée syrienne libre a fusionné avec ce mouvement en septembre 2011 soit quelques mois après le début de la rébellion syrienne.

Le Front de libération islamique de la Syrie (FLIS) est la composante islamiste de l’Armée syrienne libre. Ce groupe salafiste est lui-même subdivisé en différentes unités parmi lesquelles on retrouve les Brigades Farouq, présentes à Homs, les Divisions Suqour al-Sham à Idleb ou encore l’alliance Ansar al-Islam, qui agit autour de Damas.

Les mouvements djihadistes

Viennent ensuite les groupes ouvertement djihadistes. Parmi eux, nombreux se sont déjà fait connaître par les exécutions publiques qu’ils mettent en scène dans les villes où ils agissent et dont les vidéos sont diffusées sur Internet. Ils sont également à l’origine de plusieurs enlèvements d’Occidentaux dont certains sont toujours en captivité.

Jahbat al-Nosra est un des groupes djihadiste les plus anciens sur le terrain. Ces activistes, qui ont toujours souhaité travailler indépendamment de l’Armée syrienne libre se voulaient également indépendants d’Al-Qaïda. Ils ont cependant prêté allégeance au mouvement il y a quelques mois. Entre 5 000 et 8 000 hommes formeraient Jahbat al-Nosra.

Auprès d’eux se battent également les hommes de l’Etat islamique d’Irak du Levant (EIIL), une émanation d’Al-Qaïda en Irak et qui a récemment étendu son influence en Syrie. Jahbat al-Nosra et l’Etat islamique représentent entre 10% et 15% des hommes actifs sur le terrain.

Aujourd’hui, bien que les groupes soient autonomes, ils ont appris à travailler avec l’Armée syrienne libre. C’est ainsi que les derniers otages libérés de Syrie, le Belge Pierre Piccinin et l’Italien Domenico Quirico avaient tout d’abord été enlevé par l’Armée syrienne libre, en avril dernier, avant d’être gardés en captivité par divers groupes djihadistes.

Un point commun : la charia

Ces groupes, il y en a encore des dizaines, voire même des centaines si l’on en croit les études menées sur le terrain. Mais pour renoncer à la légitimité du Conseil national syrien, principal organe de l’opposition qui a été reconnu par de nombreux pays occidentaux, et notamment la France, ce sont quelques groupes de grande importance sur le terrain qui se sont soulevés.

« La Coalition nationale et le gouvernement d’Ahmad Tomeh ne nous représentent pas, et nous ne la reconnaissons pas non plus », ont ainsi déclarés les 13 groupes démissionnaires dans un communiqué commun.

Parmi ces signataires, figurent l’Armée syrienne libre bien entendu, mais également la brigade Al-Tawhid, principal groupe rebelle de la province d’Alep (nord), et les jihadistes du Front Al-Nosra, ce qui prouve, s’il le fallait encore, les relations qui unissent tous ces groupes, malgré leurs divisions.

Et hors de ces divisions, ils se retrouvent désormais sur un point : celui de la loi islamique. Pour eux, c’est la charia qui doit être la base de la nouvelle Syrie.

« Ces forces appellent tous les groupes civils et militaires à s’unir dans un contexte clairement musulman qui […] est fondé sur la charia, en en faisant la seule source de la législation ».

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