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Amnesty International demande à l’Egypte de protéger ses coptes

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Depuis le coup d’Etat du 3 juillet dernier, durant lequel l’armée égyptienne a renversé le président Mohamed Morsi, la capitale égyptienne est le théâtre de mortels affrontements qui opposent les partisans de l’ancien président Frère musulman aux forces de l’ordre.

Anniversaire du massacre de Maspero

Les Frères musulmans ne sont pas les seuls à être victimes des exactions de l’armée égyptienne. Les coptes, cette minorité chrétienne qui représenterait environ 10 % de la population totale du pays, sont également souvent victimes d’attaques et d’attentats.

Le 9 octobre 2011, l’armée égyptienne avait violemment réprimé une manifestation copte organisée dans le quartier chrétien de Maspero, au Caire. Ces milliers de personnes manifestaient contre l’incendie d’une église au sud du pays, dans le gouvernorat d’Assouan.

Les images de cette manifestation ont rapidement fait le tour du monde. On y voyait notamment les véhicules de l’armée foncer sur la foule, faisant plusieurs dizaines de morts.

Les islamistes se vengent sur les coptes

C’est à l’occasion de l’anniversaire de ce massacre que l’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a publié un rapport afin d’enjoindre aux nouvelles autorités égyptiennes, en place depuis trois mois, de protéger les coptes.

Ce rapport est également publié quelques semaines après un autre événement survenu le 14 août dernier. Ce jour-là, c’est lors de la dispersion de deux camps de manifestants islamistes favorables au président Mohamed Morsi, que divers bâtiments coptes ont été attaqués par ces mêmes manifestants. Parmi ces bâtiments, des églises, des écoles et des commerces ont été saccagés.

Les autorités n’ont rien anticipé

Pour l’ONG de défense des droits de l’Homme, les autorités égyptiennes ne sont pas actives dans la défense de cette minorité chrétienne qui a longtemps servi de bouc-émissaire aux islamistes au pouvoir.

« Il est extrêmement troublant qu’à travers toute l’Égypte, la communauté chrétienne ait été prise à partie par des sympathisants du président destitué Mohamed Morsi qui voulaient se venger pour les événements du Caire », estime Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Pour l’ONG, la vengeance des islamistes aurait dû être anticipée par les autorités. « Pourquoi, quand il y a un problème, les chrétiens en font-ils toujours les frais ? », s’insurge un copte du gouvernorat de Fayoum. Qu’est-ce que nous avons à faire avec les événements du Caire pour être punis ainsi ? », peut-on lire dans le rapport d’Amnesty International.

> Lu sur Slate Afrique

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