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Au Liban, un bébé naît pour la première fois sans religion

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Ghadi Darwiche est né le 30 septembre. Un an après l’union civile de deux Libanais en novembre 2012 – finalement enregistrée officiellement en avril 2013 – il est le premier enfant libanais à n’avoir aucune appartenance religieuse.

Le président libanais félicite les parents

Une victoire pour les heureux parents qui ont récemment publié sur les réseaux sociaux une photo du nouveau-né et de son registre d’état civil. L’appartenance religieuse, qui doit normalement figurer sur le registre d’état de tous les Libanais, a été rayée de celui-ci.

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La nouvelle a été largement commentée et applaudie, y compris par le président libanais, Michel Sleiman, qui a félicité les deux parents et leur enfant sur Twitter.

Le plus dur est passé

Nidal Darwiche, le père de l’enfant, a également été interrogé par le site libanais L’Orient-Le Jour. Il explique que les démarches ont été « d’une grande simplicité », le plus dur ayant été fait pour contracter leur mariage civil l’année dernière.

« Nous nous sommes adressés au même bureau d’état civil qui a enregistré notre mariage. Autant l’enregistrement de notre mariage s’était révélé être un long parcours semé d’embûches, autant l’enregistrement de notre fils était facile et rapide. Les fonctionnaires savent désormais que tout ce que nous faisons est légal », explique-t-il.

Le père a publié sur Twitter une photo de son fils :

Un exemple pour les Libanais

Pour le père de l’enfant, le cas de son fils « est à prendre en exemple. » « Il n’aura aucun problème dans ses formalités futures, vu que tout a été fait dans le respect des lois », explique-t-il. « Nous sommes en guerre contre un système en décomposition. Rien dans la loi n’interdit à Ghadi de mener une vie normale. Un Libanais est Libanais quelle que soit son appartenance religieuse. »

« Nous sommes convaincus de notre bataille contre le système confessionnel. Nous avons réussi à nous marier civilement et à faire inscrire notre mariage au registre d’état civil. Nous avons à présent inscrit notre fils sans appartenance religieuse. Nous avançons pas à pas », ajoute encore Nidal Darwiche.

10 mariages civils contractés au Liban

Au Liban, pays multiconfessionnel où il était impossible de se marier civilement, le mariage entre des couples mixtes, issus de deux confessions différentes, s’avérait complexe. Si le couple décidait de se marier, l’un des deux époux devait se convertir à la religion de l’autre. Le Liban ne reconnaissait les mariages civils que si ceux-ci étaient contractés hors des frontières du pays. Beaucoup de couples partaient alors se marier à Chypre pour sceller leur union légalement.

Mais Nidal et Khouloud, couple sunno-chiite qui souhaitait se marier civilement sans passer par une instance religieuse, ont mené un long combat en 2012 pour obtenir ce mariage sur le territoire libanais. Après avoir radié de leur état civil la mention confessionnelle, puis invoqué un arrêté datant de l’époque du mandat français, leur mariage a finalement été reconnu par le ministère de l’Intérieur. 

Depuis, une dizaine de mariages civils ont déjà été contractés au Liban après celui de Nidal et Khouloud.

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