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JO Sotchi 2014: la flamme olympique, cadeau empoisonné de Poutine

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Allumée le 29 septembre à Olympie, la flamme des Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi commence aujourd’hui son relais depuis Moscou. Plus de 14 000 porteurs vont faire voyager la flamme pendant 123 jours, avant de rejoindre la ville de Sotchi le 7 février 2014.

Un relais qui ne doit pas occulter, selon plusieurs ONG comme Amnesty International, les différentes violations des droits humains en Russie.

« Sensibiliser l’opinion »

« La flamme olympique peut mettre en lumière des violations des droits humains que les autorités préféreraient occulter derrière les décors des célébrations. Il est important que tous ceux qui sont partie prenante aux Jeux olympiques aient conscience des restrictions auxquelles les autorités russes soumettent la société civile et les simples citoyens, et qu’ils utilisent leur pouvoir d’influence pour s’y opposer », a déclaré  John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

D’Ottawa à Porto Rico, de Varsovie à Paris, Bruxelles et Moscou, des milliers de membres de l’organisation comptent ainsi organiser des veillées silencieuses, des flash mobs, et former des groupes de protestation dans des lieux publics et devant les ambassades de Russie « pour sensibiliser l’opinion sur l’ampleur des violations des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique en Russie », indique Amnesty International dans un communiqué.

Emprisonnements arbitraires et lois homophobes

Soutien aux prisonniers d’opinion interpellés en 2012 lors des vagues de protestations de la place Bolotnaïa à Moscou, condamnation des lois jugées homophobes adoptées en 2013 par le parlement russe et des lois sur le « blasphème », critique de l’absence d’enquête réelle sur les meurtres de défenseurs des droits humains… L’ONG souhaite dénoncer le « bilan déplorable » de la Russie en matière de libertés.

« Le spectacle et la fanfare des cérémonies olympiques ne cacheront pas le fait que les droits humains fondamentaux sont foulés aux pieds alors qu’ils sont garantis par la Constitution russe et par les traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Russie est partie prenante » a estimé John Dalhuisen.

« Toutes les personnes qui tiennent à cœur les droits humains, qui sont partie prenante aux Jeux olympiques, y compris celles qui participent aux préparatifs et à l’organisation, devraient s’exprimer sur les violations des droits à la liberté d’expression ».

Le CIO serein sur la loi « anti-gays »

Selon un décret datant du 19 août, les « réunions, manifestations, rassemblements et défilés […], non liés au déroulement des JO, et prévus entre le 7 janvier et le 21 mars dans les zones où les mesures de sécurité seront renforcées » devront avoir lieu « à un autre moment ». Cette restriction a fait monter au créneau les associations de défense des droits, et notamment les militants de la cause homosexuelle, estimant que ce décret était inconstitutionnel.

Jean-Claude Killy, président de la commission de coordination des JO 2014, a cependant rappelé que la Charte olympique prévoyait que « toute ségrégation soit parfaitement interdite, que ce soit raciale, de religion, de couleur ou autre sur le territoire olympique, et donc ce sera le cas, nous en sommes persuadés ».

Il a également souligné que le Comité international olympique (CIO) n’avait « pas vocation à discuter des lois dans les pays dans lesquels les Jeux Olympiques » étaient organisés. « À partir du moment où la charte olympique est respectée, nous sommes satisfaits, et c’est le cas », a-t-il conclu.

61 ans de Poutine

Le 7 octobre, qui marque aussi l’anniversaire de Vladimir Poutine – le président russe souffle ses 61 bougies – est aussi l’occasion d’une manifestation à Paris organisée par Amnesty International France.

Les militants de l’ONG inviteront le public à envoyer une carte d’anniversaire au président russe, remémorant l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme sur la liberté d’expression, a indiqué Amnesty International dans un communiqué.  

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