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Le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur le patrimoine français de l’oncle du président syrien, lundi 30 septembre.
« Un patrimoine extraordinaire »
Rifaat al-Assad, oncle de Bachar al-Assad, est soupçonné par la justice française d’avoir amassé de l’argent de manière illégale.
C’est à la suite d’une plainte, déposée le 13 septembre dernier par deux associations qui luttent contre la corruption, Sherpa et transparency International France (TIF), que le dossier a été enregistré au Parquet de Paris.
Rifaat al-Assad, âgé de 76 ans, aurait amassé « un patrimoine extraordinaire », selon ce qu’ont révélé les associations plaignantes qui parlent de « plusieurs dizaines d’appartements » dans certains quartiers chics de Paris ainsi que d’un hôtel particulier et de plusieurs autres propriétés. L’oncle de Bachar al-Assad possèderait, notamment, une propriété qui s’étend sur 45 hectares non loin de la capitale.
« Il est vraisemblable que tout ou partir de ces avoirs soit le produit d’actes de corruption ou d’infractions assimilées », explique encore la plainte déposée.
Rifaat al-Assad est donc aujourd’hui poursuivi pour recel de détournement de fonds publics, corruption et blanchiment aggravé en bande organisée.
160 millions d’euros en France
Le quotidien Le Monde révélait le 12 septembre dernier que l’ensemble du patrimoine de l’oncle du président syrien, qui vit actuellement dans le quartier de Mayfair, à Londres, serait évalué à plus de 160 millions d’euros.
Une somme qui n’a pas tardé à alerter certains élus parisiens qui ont immédiatement demandé le gel de ces avoirs.
Face à ces accusations, l’avocat de Rifaat al-Assad a immédiatement affirmé que l’oncle du président syrien porterait plainte pour dénonciation calomnieuse.
Un ennemi de Bachar al-Assad
A 76 ans, Rifaat al-Assad n’est pas connu pour son soutien au régime syrien actuel. Vice-président de la République syrienne de 1984 à 1998, il aurait aujourd’hui pris ses distances avec le régime de son neveu.
En 1984, il avait d’ailleurs tenté de reprendre le pouvoir des mains de son frère, Hafez al-Assad, père de l’actuel président et dirigeant syrien de 1970 à 2000.
La distance qu’il a prise avec le régime syrien actuel lui a permis jusqu’ici d’être exempt de toutes les sanctions internationales. Rifaat al-Assad ne fait en effet pas partie des 179 soutiens officiels du régime syrien, selon une liste établie par l’Union européenne et l’ONU, dont les avoirs ont été gelés.
Rifaat al-Assad serait aujourd’hui un proche du roi Abdallah d’Arabie Saoudite. Ce dernier ayant épousé une sœur de l’épouse du Syrien. Il serait également proche des Frères musulmans et maintiendrait des relations avec Israël.
Ami avec tous les ennemis du régime syrien, Rifaat al-Assad est très surveillé par les services secrets de son neveu.