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Pour protéger les honnêtes citoyens russes, d’étranges polices des bonnes mœurs guettent

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Les émeutiers russes semblent avoir eu gain de cause. Leur descente dans un centre commercial du sud de Moscou pour protester contre le meurtre d’un jeune Russe par un homme d’origine étrangère a provoqué une vaste réponse des autorités moscovites. Depuis le début de la semaine, en effet, le maire de la ville a annoncé le « nettoyage » de la cité.

Pour venger la mort d’un Russe, émeutes dans un quartier d’immigrés

Les émeutes, largement qualifiées de « xénophobes » par la presse étrangère, avaient fait 23 blessés et 380 personnes avaient été interpellées.

A l’origine de ces heurts, le meurtre d’un citoyen russe dans la nuit de jeudi 10 à vendredi 11 octobre. Ce dernier rentrait chez lui accompagné de sa petite amie, lorsque le couple aurait été attaqué par un homme « originaire du Caucase », selon la description qu’en a faite par la suite la jeune fille. 

Ce qui constituerait un fait divers dans certains pays, ne l’est pas en Russie, où la criminalité, notamment à Moscou, a fait le terreau des sentiments anti-immigration. De plus en plus violents, ces messages trouvent un écho, pas si nouveau, auprès de la population.

Et pour défendre la mort de ce jeune homme, une police constituée de plusieurs milliers de citoyens s’est formée en une journée pour aller chercher, là où on les trouve, en banlieue de Moscou, ces immigrés jugés responsables et coupables. Après avoir saccagé un centre commercial, les émeutiers se sont dirigés vers un entrepôt de légumes dans lequel travaillent de nombreux immigrés, avant d’en défoncer la porte.

Les gangs se font justice eux-mêmes

Les polices citoyennes sont un phénomène courant en Russie. C’est du moins ce que tendent à prouver les faits et l’actualité. Ces polices spécialisées qui ressemblent davantage à des gangs qu’à des groupes bien constitués, s’attaquent notamment aux dealers.

« Le jeune Spetsnaz antidrogue » fait partie de ces gangs. Ces jeunes ont repris le terme générique qui désigne depuis longtemps les multiples unités de forces spéciales en Russie, afin de mener leurs actions à Moscou comme dans d’autres grandes villes du pays.

Les vidéos se font de plus en plus nombreuses sur Internet et révèlent des méthodes peu conventionnelles pour venir à bout de ces « dealers », accusés de vendre une forme de marijuana de synthèse qu’on appelle Spice et dont la vente est autorisée dans certains pays de l’Union européenne et tolérée en Russie. L’idée n’est pas tant de s’en prendre au dealer lui-même, mais plutôt à ses biens.

« Les méthodes employées actuellement sont les bonnes contre ce type d’individus et elles ne changeront pas », explique Alexeï Grounitchev, leader de ce mouvement, selon des propos cités par Le Courrier de Russie.

Des dealers marqués de rouge

« Le jeune Spetsnaz antidrogue » n’est bien entendu pas le seul gang à s’être spécialisé dans la traque de ces petits dealers. Un autre groupe s’est également fait connaître en poursuivant la même mission.

Ces jeunes-là sont parfaitement reconnaissables. Ils ne s’attaquent pas aux biens de leurs victimes mais au dealer directement. Celui-ci, lorsqu’il est trouvé, est alors frappé avant d’être recouvert de peinture rouge indélébile, de manière à ce qu’il soit identifiable.

Chasse aux pédophiles

Les dealers, mais également les personnes accusées de pédophilie. En avril 2012, un événement avait fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux russes. Un gang qui s’était donné pour mission la lutte contre les pédophiles avait tendu un piège à un homme russe, auparavant traqué sur un forum de discussion.

En créant un faux compte et en se faisant passer pour une jeune fille de 13 ans, les quelques membres du gang avaient repéré leur proie et attendu que cette dernière fixe un rendez-vous. Un homme de 36 ans s’est présenté, mais c’est à sept hommes en colère qu’il a du se confronter.

Emmené à l’écart, l’homme a été frappé et roué de coups de tasers électriques.

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