Site icon La Revue Internationale

Reprise: la zone euro surclassée par le Royaume-Uni

cameron.jpgcameron.jpg

[image:1,l]

 

« La politique d’austérité ne marche pas ». C’est le message qui a été adressé au gouvernement de David Cameron, encore et encore, au cours de ces derniers mois. Cette critique semblait d’ailleurs parfaitement justifiée tant les difficultés éprouvées par le pays à renouer avec la croissance étaient grandes.

Mais les dernières prévisions de croissance du Royaume-Uni pourraient faire taire une partie de ces critiques. La zone semble s’orienter doucement vers une croissance soutenue et durable. Des chiffres positifs conformes à ce qu’avait prévu le chancelier de l’Echiquier (poste équivalent à notre ministre des Finances), George Osborne.

France – Royaume-Uni : deux réponses à la crise

La France et le Royaume-Unis n’ont pas répondu de la même manière à la crise, avec des politiques bien différentes. Londres a opté pour la rigueur budgétaire et une politique de l’offre, de soutien aux entreprises. La France a, pour sa part, compté sur les amortisseurs sociaux pour ne pas que la demande intérieure ne régresse outre mesure.

Si la comparaison entre les deux pays peut être instructive, c’est parce que leurs économies disposent de caractéristiques relativement similaires en termes de structure de PIB notamment, avec une place équivalente accordée aux services. En plus, du fait bien sûr que les superficies et populations sont également  proches.

D’après BFM Business, entre 2007 et 2013, le niveau de vie moyen aurait baissé de 2,5 % en France, contre une chute de 3,9 % au Royaume-Uni. Le dérapage du déficit budgétaire a également été sensiblement plus marqué côté britannique. Cela a notamment conduit la dette a augmenter de vingt points de PIB de plus outre-Manche qu’en France.

Si ces premiers chiffres semblent attester d’un impact plus prononcé de la crise au Royaume-Uni entre 2007 et 2013, il est important de noter cependant que l’emploi a mieux résisté, avec un taux de chômage inférieur à ce qu’il est en France.

Reprise manifeste au Royaume-Uni

Les premières estimations publiées par l’office des statistiques nationales (ONS) sont extrêmement encourageantes. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone a en effet progressé de 0,8 % au troisième trimestre. De plus, cette bonne performance estivale fait suite à une première partie de l’année positive, avec une croissance de 0,4 % au premier trimestre, puis 0,7 % au deuxième.

Le rapport souligne que le PIB est de 1,5 % plus élevé au troisième trimestre que sur la même période l’année précédente, et ce malgré le fait que les Jeux Olympiques se sont tenus à Londres au troisième trimestre 2012, gonflant sensiblement le PIB.

Sur un an, la croissance du PIB atteint même 1,5 %. Le Premier ministre David Cameron s’est immédiatement félicité de ces chiffres du troisième trimestre, mais surtout de la tendance de l’économie britannique, après ces trois trimestres consécutifs de progression du PIB.

L’ONS a précisé que tous les secteurs ont participé à cette progression du PIB. Ainsi, de juillet à septembre, l’activité a progressé de 1,4 % dans l’agriculture, 0,5 % dans l’industrie, 0,7 % dans les services et 2,5 % dans la construction.

Rappelons que plus tôt au cours du mois, le Fonds monétaire international (FMI) avait relevé ses prévisions de croissance pour le Royaume-Uni d’un demi-point, à 1,4 % pour 2013. L’institut prévoit une croissance de 1,9 % en 2014.

Les Royaume-Uni fait mieux que la zone euro et que la plupart des économies développées

L’embellie de la situation économique au Royaume-Uni ne semble pas être une passe temporaire, mais au contraire une tendance de fond. Dans un horizon relativement proche, à quatre ou cinq ans, la croissance du pays pourrait dépasser celle de l’immense majorité des pays européens.

La croissance britannique devrait être, selon les estimations du FMI, sensiblement supérieure à celle de l’ensemble des pays de la zone euro en 2013, 1,4 % conter 0,4 %. Cette configuration devrait se reproduire en 2014, avec un croissance de 1,9 % pour le Royaume-Uni, contre 1 % pour la zone euro.

Concernant les causes de ces perpectives, il est important de noter le rôle joué par la Banque d’Angleterre. Cette dernièrea pu acheter dès 2009 des obligations du Trésor directement sur le marché primaire. Ce procédé est interdit à la BCE qui ne peut acheter directement les titres émis par les pays en dificulté. La réaction plus tardive de la BCE a conduit à une envolée des coûts de financement de pays comme l’Italie ou l’Espagne. Et naturellement, la croissance de la zone euro est désormais fortement pénalisée par la situation de ces pays.

Quitter la version mobile