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«Arctic Sunrise»: Greenpeace multiplie les actions pour libérer les 30 militants

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On les appelle les « 30 de l’Arctique ». Depuis le 19 septembre dernier, ces 30 membres de l’équipage d’un bateau de Greenpeace – 2 journalistes et 28 militants de l’ONG, de 18 nationalités différentes – sont détenus en Russie,  après avoir tenté de déployer une banderole dénonçant les risques écologiques d’une exploitation de l’Arctique, sur une plateforme pétrolière de la société russe Gazprom.

En réponse à cette opération, un commando des garde-côtes russes avait alors abordé le navire «Arctic Sunrise», qui battait le pavillon néerlandais : une action qualifiée de « prise d’assaut » par l’ONG. 

Le tribunal international de la mer saisi par les Pays-Bas

Le Tribunal international de la mer s’est penché sur le dossier « Arctic 30 » mercredi 6 novembre, à la demande des Pays-Bas.  L’Etat néerlandais a mis en avant le fait que la Russie avait « enfreint la liberté de navigation » du navire, en intervenant « contre un navire sous pavillon d’un Etat tiers », a expliqué Liesbeth Lijnzaad, conseillère juridique du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

Le Tribunal international de la mer devrait livrer une décision d’ici le 22 novembre concernant le sort des militants Greenpeace. Les membres de l’équipage sont accusés de « piraterie », passible de 15 ans d’emprisonnement mais aussi de « hooliganisme », une accusation passible de 7 ans de prison en Russie. 

Détenus dans des «conditions extrêmement dures» 

« L’Arctique fond sous nos yeux. Ces courageux militants ont osé s’élever contre ceux qui exploitent l’inexorable fonte des glaces pour pomper toujours plus de pétrole » a déclaré quant à lui Kumi Naidoo, directeur exécutif de Greenpeace International. Lors de l’audience, il a estimé que les activistes devraient être « célébrés comme des héros » plutôt que d’être détenus « dans des conditions extrêmement dures » à Mourmansk, au Nord-Ouest de la Russie.

Pour faire accelérer les choses, Greenpeace-France a exhorté, jeudi 7 novembre, six entreprises françaises  – Total, Renault, GDF-Suez, Lazard Frères, Air Liquide et BNP Paribas – en lien avec Gazprom ou avec la Russie d’intervenir en faveur des militants prisonniers.

«Save the Arctic»: mobilisation à travers le monde

L’affaire « Arctic Sunrise » a suscité l’indignation et la colère de nombreux activistes. Une journée de mobilisation à été décrétée le 5 octobre dernier à Moscou et dans le monde pour réclamer la libération des membres de l’équipage. Des milliers de personnes ont ainsi protesté à Paris, Stockholm, Londres, Helsinki. « Nous demandons la libération immédiate de nos membres d’équipage et un arrêt des forages en Arctique. Se battre pour le climat n’est pas un crime mais une necessité ! » ont quant à eux clamé les internautes sur une page facebook de soutien.

De son côté, l’ONG multiplie les actions coups de poing:  à bord de deux bateaux pneumatiques, les militants ont déployés des drapeaux avec les inscriptions « Liberté aux 30 de l’Arctique! » sous les fenêtres du Kremlin, le 6 novembre dernier. Dans le cadre du mouvement « Save The Arctic », Greenpeace a également lancé une pétition en ligne, permettant aux internautes d’envoyer un message à l’ambassade de Russie pour libérer les activistes.

Onze lauréats du Prix Nobel de la Paix – dont Desmond Tutu (Prix Nobel 1984), archevêque sud-africain, la juriste iranienne Shirin Ebadi (2003) – ont également envoyé une lettre au président russe Vladimir Poutine pour que les autorités russes abandonnent les poursuites.

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