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Suspension d’un programme à succès
Après l’avoir défendu en prônant la liberté d’expression, puis en précisant dans un communiqué refuser des propos « blessants pour la sensibilité populaire ou pour ceux qui incarnent l’Etat égyptien », la chaîne CBC a finalement annoncé la suspension de l’émission de Bassem Youssef. « La chaîne a décidé de suspendre ‘Al-Bernameg’. Le conseil d’administration de CBC a confirmé que les producteurs et le présentateur contrevenaient à la politique éditoriale de la chaîne » rapporte Le Monde.
L’humoriste égyptien a repris son émission Al-Bernameg – « Le programme », en français -, le 25 octobre dernier, après quatre mois d’interruption. Devant des millions de téléspectateurs, il s’était attaqué à Abdelfattah Al-Sissi, ministre de la Défense qui a pris la tête du coup d’État du 3 juillet 2013.
De vives réactions avaient suivi la diffusion du programme : le quotidien égyptien Al-Masri Al-Youm a d’ailleurs publié un éditorial intitulé « Tuez Bassem Youssef ! » dans lequel il expliquait que l’humoriste n’aurait pas dû s’attaquer à Abdelfattah Al-Sissi: « (…) Non pas que celui-ci soit au-dessus des critiques, mais il est sur la ligne de front, faisant face [au terrorisme] dans une guerre menée par des pays étrangers, des services de renseignement étrangers et une organisation internationale qui veulent sa tête », rapporte Courrier International.
Une enquête ouverte
La justice égyptienne a ouvert une enquête après une plainte accusant l’humoriste « d’incitation au chaos, de menace à la sécurité nationale , ainsi que d’insulte à l’armée ». Cet ancien chirurgien cardiologue – qui fait partie des 100 personnalités les plus influentes de 2013 élues par le magazine américain Time – aurait personnifié l’Egypte en jouant une femme qui déplore son mariage, en référence à l’année de présidence de Mohamed Morsi, avant d’être sauvée par son cousin militaire, rapporte Le Monde.
Colère des fans
L’annonce de la suspension du programme satirique a suscité la colère et d’indignation des fans de l’humoriste. Ils se sont réunis samedi 2 novembre au Caire pour manifester. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dénoncer la censure du satiriste de la révolution, Bassem Youssef. Nous voulons montrer que la liberté des médias est une des plus importantes revendications de la révolution », a expliqué à Euronews Islam Khalid, coordinateur du Front populaire pour la justice sociale.