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Égypte: ouverture du procès de Mohamed Morsi, président déchu

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Le président égyptien déchu Mohamed Morsi sera présenté devant la justice, ce lundi 4 novembre. L’ancien chef d’Etat, ainsi que d’autres responsables des Frères musulmans, sont accusés « d’incitation au meurtre et à la torture de manifestants devant le palais présidentiel ». Des faits qui se seraient produits en décembre 2012.

Mohamed Morsi accusé d’incitation au meurtre

Selon la justice égyptienne, le président Morsi aurait incité ses partisans à s’en prendre aux manifestants présents devant le palais présidentiel, lors d’un rassemblement pacifique le 5 décembre 2012, un rassemblement visant à dénoncer la politique d’islamisation du pays menée par les autorités d’alors.

Les militants islamistes auraient alors utilisé des armes à feu et des armes blanches contre les manifestants. 54 d’entre eux auraient été torturés et ces affrontements auraient fait 7 morts.

Dans un discours, le président déchu avait alors affirmé que ces manifestants avaient avoué faire partie d’un complot étranger et égyptien visant à renverser le régime.

Gardé par l’armée égyptienne dans un endroit toujours tenu secret, l’ancien président islamiste ne se défendra pas durant ce procès. Pour cause, il a affirmé ne pas reconnaître l’autorité du tribunal devant lequel il sera déferré.

Le président ne se défendra pas

« Aucun avocat – égyptien ou étranger – ne défendra le président élu Mohamed Morsi, car le président ne reconnaît pas ce procès, ni aucune action ou aucun processus issu du coup d’Etat », a ainsi déclaré l’Alliance pour la démocratie et contre le coup d’Etat, coalition de partisans de Mohamed Morsi, dans un communiqué.

A côté de lui, 14 autres responsables de la confrérie islamiste devraient également être placés sur le banc des accusés pour ce procès déjà historique puisqu’il confronte à la justice de son pays le premier président égyptien élu de manière démocratique.

« Il ne reconnaît pas l’autorité du tribunal », affirme encore le communiqué. Une équipe « d’avocats des victimes du coup d’Etat » mené par l’armée le 3 juillet dernier assistera néanmoins à ce procès, non en qualité de défenseurs de l’ancien président, mais en tant qu’observateurs du procès, indique encore le communiqué.

Les Frères musulmans attendent tous de comparaître devant la justice

Depuis plusieurs semaines, le nouveau régime égyptien, largement dirigé en sous-main par l’armée, mène une véritable chasse aux sorcières contre les partisans du président déchu. Une chasse qui a débuté le 3 juillet lorsque l’armée a destitué Mohamed Morsi et dont le point culminant a été le 14 août, lorsque l’armée, aidée des forces de police, a dispersé par la force et la violence, plusieurs rassemblements islamistes dans la capitale, faisant une centaine de morts.

En tout, plus d’un milliers de sympathisants des Frères musulmans auraient été tués depuis ces événements. Ils sont également 2 000 à avoir été arrêtés et, parmi eux, de nombreux responsables ont vu leurs avoirs gelés et attendent désormais de comparaître devant la justice.

Le Caire se prépare à de violents affrontements

Dans le contexte actuel, le procès de Mohamed Morsi pourrait de nouveau attiser la colère des Frères musulmans, qui réclament le retour à l’ordre constitutionnel et donc le retour de Mohamed Morsi, seul président légitime à leurs yeux – puisqu’élu démocratiquement.

D’éventuels débordements sont à prévoir puisque l’Alliance contre le coup d’Etat a, d’ores et déjà, appelé les partisans du président déchu à se rassembler dans la capitale, comme partout en Egypte, pour soutenir l’ancien président. Pour parer à ces débordements, le gouvernement provisoire a, pour sa part, annoncé un déploiement massif de forces de l’ordre dans les zones sensibles du Caire.

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