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La France appelée à la fermeté face à l’Iran

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En visite en Israël, pays farouchement opposé à un Iran doté de l’arme atomique, François Hollande a réitéré cette semaine que Paris ne céderait pas sur le nucléaire iranien. 
 
La position française a de quoi réjouir l’opposition iranienne. En effet, celle-ci voit d’un mauvais œil l’aventurisme nucléaire du pouvoir religieux qui a ruiné l’économie du pays et placé l’Iran au centre d’une grave crise internationale pouvant déboucher sur un conflit militaire. 
 
« Tant que nous n’aurons pas la certitude que l’Iran a renoncé à l’arme nucléaire, nous maintiendrons toutes nos exigences et les sanctions », a assuré le président français. 

Lobbying des milieux contrôlés par le régime iranien

Paris a été pourtant la cible d’un intense lobbying des milieux contrôlés par le régime iranien. Plus récemment, un appel a été lancé par des centaines de personnalités iraniennes demandant à François Hollande de modérer la position de la France et de donner sa chance à un accord. « Nous avons été surpris par l’attitude de votre gouvernement, bloquant de fait l’espoir d’un accord gagnant-gagnant », déplorent les signataires. 
 
L’accord gagnant-gagnant c’est précisément ce que recherchent les autorités iraniennes qui semblent vouloir conserver la possibilité de poursuivre leur programme et en même temps de gagner la levée des sanctions internationales. Les signataires présentés comme des personnalités de la société civile ou des opposants, sont en réalité des anciens dignitaires du régime ou des proches du clan Rohani, comme l’ex ministre iranien de la Culture Seyed Attaollah Mohajerani, ou le journaliste proche du gouvernement actuel Issa Saharkhiz qui a purgé une peine de prison. 
 
La véritable opposition iranienne a, pour sa part, appelé la France et la communauté internationale à la « fermeté » et à la « vigilance » lors des négociations qui s’ouvrent.
 
Bien que Téhéran répète en boucle que son programme est uniquement civil, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a apporté une pièce de plus au puzzle en dévoilant l’existence d’un nouveau site clandestin du nom de code 012. À l’évidence le régime n’entend pas renoncer à son projet nucléaire illicite, puisque son ministre de la Défense a démenti l’information mais n’a pas invité l’Agence international de l’Energie atomique (AIEA) à visiter le site. 

Un programme parallèle et alternatif

Lors d’une conférence de presse le 18 novembre à Paris, Mehdi Abrichamtchi qui préside la commission Paix et sécurité du CNRI, a révélé l’existence du site 012 situé dans une zone militaire près de la ville Mobarekeh de la province d’Ispahan. L’Iran serait en train de construire, a-t-il expliqué, un ensemble d’installations secrètes pouvant être utilisées comme des sites parallèles et alternatifs pour les principaux sites actuels de son projet nucléaire. « 012 » fait partie de cet ensemble. 
 
Les opposants ont appelé la communauté internationale à ne pas se laisse duper par le régime iranien dans les négociations en cours. Pour Mehdi Abrichamtchi, « il faut insister sur la nécessité de l’acceptation par le régime iranien du protocole additionnel qui permet aux inspecteur de l’ONU de visiter de manière inopinée tout centre nucléaire suspecté d’activités militaires et d’interroger les personnes impliquées dans ce programme ».
 
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Le CNRI a révélé par le passé plusieurs sites majeurs du programme nucléaire iranien, notamment l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz et l’usine d’eau lourde d’Arak en 2002. Outre les dizaines de révélations sur les divers aspects cachés du programme nucléaire, le dernier site à avoir été révélé par le CNRI date de juillet 2013. Il s’agit de Ma’dan Chargh situé dans la région de Damavand. Le CNRI a demandé aux inspecteurs de l’ONU d’aller le visiter ainsi que le « 012 ».
 
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré récemment : « Nous disons oui à l’utilisation du nucléaire civil (iranien) mais non au nucléaire militaire (…) Nous n’arrivons pas, depuis des années que nous négocions, à avoir une transparence complète sur ce qui se passe. Pour l’instant, il y a des paroles, ces paroles sont ouvertes et c’est important, mais nous, nous voulons des actes. »
 
Des négociations qui s’annoncent bien compliquées. 
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