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M. Schulz, futur président socialiste de la Commission européenne?

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Après José Manuel Barroso, qui achèvera bientôt son deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, l’actuel président du Parlement européen, Martin Schulz, espère bien prendre la tête de la Commission en 2014.

Premier candidat officiel

« Seul candidat à la candidature, Martin Schulz est devenu aujourd’hui officiellement le candidat de l’ensemble des socialistes européens pour la présidence de la Commission européenne, ce dont nous nous réjouissons », ont écrit les députés socialistes européens mercredi. « Très tôt, les socialistes français ont soutenu sa candidature qui, pour nous – et donc pour l’ensemble des partis frères – relève de l’évidence ».

Le socialiste allemand Martin Schulz est pour l’instant le premier candidat officiel annoncé. D’autres partis européens devraient annoncer leurs propres candidats d’ici la fin de l’année. Désigné par son parti, le SPD allemand (parti social-démocrate), Martin Schulz s’est dit honoré du soutien de 19 des 32 partis socialistes européens, qui l’encouragent « énormément ». Il était le seul candidat à se présenter pour la campagne socialiste.

Le choix de Martin Schulz comme leader des socialistes européens doit encore être entériné le 1er mars 2014.

« Entendre la préoccupation des peuples »

L’ancien libraire, aujourd’hui âgé de 57 ans, siège au Parlement européen depuis bientôt vingt ans. Il a notamment promis de se rendre dans tous les États membres de l’UE au cours des prochains mois, avant les élections européennes qui se tiendront du 22 au 25 mai 2014, afin d’entendre en personne « les préoccupations des peuples »

Par ailleurs, M. Schulz a noté que le président Barroso avait été élu seulement par 488 députés européens en 2010, ajoutant qu’il attendait, en 2014, à ce que 390 millions de citoyens des 28 États membres expriment leur opinion sur le nouveau président de la Commission. Il est notamment l’un des grands défenseurs de la « personnalisation » du vote européen.

Il a également déclaré qu’il n’était pas d’accord avec l’idée que la Commission européenne devait rester à l’écart de la politique, en tant que gardienne du Traité de Lisbonne. « Il est temps que les institutions européennes soient reliées aux citoyens européens », a-t-il estimé.

Prendre en compte le résultat des élections européennes

La fin du mandat de l’actuel président de la Commission prendra fin en octobre 2014. Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, prévoit que les dirigeants européens prennent en compte les résultats des élections au Parlement européen, qui auront donc lieu en mai 2014, pour nommer ensuite le président de la Commission. 

« À l’heure actuelle, le Parlement européen élit le président de la Commission européenne, mais il le fait sur proposition des chefs d’État et de gouvernement réunis au sein du Conseil européen… En 2014, et grâce à l’adoption du Traité de Lisbonne, il devra le faire sur la base du résultat des élections européennes : tout dépendra donc de la participation des électeurs, et de leur vote », écrivent les députés européens sur leur site.

Martin Schulz, qui souhaite ainsi politiser le choix du président de la Commission européenne, estime que les citoyens européens doivent avoir le choix « entre une Europe du centre droit et une Europe du centre gauche, une Europe libérale et une Europe socialiste, pour aider à sa démocratisation ».

Fin connaisseur des arcanes européennes

Martin Schulz, entré au SPD à l’âge de 19 ans, élu à 31 ans maire de la ville de Würselen près des frontières belges et hollandaises – il est alors le plus jeune « bourgmestre » de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie – il entre au Parlement européen en 1994. Il devient en 2004 le représentant du PSE (Parti socialiste européen) puis est élu en 2012 à la tête du Parlement européen.

Décrit comme « brillant, charismatique, multilingue, dynamique et fin connaisseur des arcanes parlementaires et européennes » par les députés socialistes européens, Martin Schulz a selon eux « toutes les qualités pour être le nouveau Jacques Delors dont l’Europe a tant besoin ».

Discipline budgétaire, investissements stratégiques, lutte contre le chômage

Dans une récente interview publiée par Le Monde, Martin Schulz a dressé les principales lignes de son programme s’il est élu président de la Commission européenne : « nous avons besoin d’une combinaison entre une discipline budgétaire durable et un projet de relance économique par des investissements stratégiques et la lutte contre le chômage des jeunes », déclare-t-il.

« Cela ne passe pas seulement par l’Europe. Je suis conscient, par exemple, qu’il n’y aura pas de politique fiscale complètement intégrée dans un avenir prévisible. Mais nous pourrions introduire le principe que les impôts sont payés là où les bénéfices sont réalisés. Une telle règle européenne permettrait de générer de nouvelles recettes pour les États », a-t-il estimé.

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