Site icon La Revue Internationale

Comprendre la révolte ukrainienne en six dates

[image: 1,l]

Le 21 novembre marque la genèse de la fracture politique et sociale actuelle en Ukraine. Moscou ayant menacé Kiev de « conséquences sur les exportations ukrainiennes », le Président Viktor Ianoukovitch décide d’abandonner –temporairement – les négociations avec l’Union Européenne (UE). Celles-ci portent sur un accord douanier de libre-échange entre l’Ukraine et l’UE.

1er décembre. Après 10 jours de mobilisation progressive, 100 000 personnes défilent sur la Place de l’Indépendance, cœur historique, géographique et symbolique de la capitale ukrainienne. Les manifestants militent pour un rapprochement avec l’UE, et les slogans anti-gouvernementaux commencent à fuser.

3 décembre. Le mouvement s’amplifie et s’étend à d’autres villes que Kiev. Le gouvernement, échappe à la motion de censure prévue par le Parlement. La majorité de 226 voix, requise pour faire passer le texte, n’est pas atteinte, puisque 186 députés seulement soutiennent la motion de défiance. Dans la foulée de ce sursis, le gouvernement s’excuse pour les violences policières commises lors de la manifestation du 1er décembre. Dans un but d’apaisement, le Premier ministre, Mykola Azarov, assure que le pays continue son processus « d’intégration européenne ».

6 décembre. Viktor Ianoukovitch se rend en Russie, afin d’évoquer avec Vladimir Poutine un « partenariat stratégique » russo-ukrainien.

Le 9 décembre, l’opposition ne faiblit pas, bien au contraire. Plusieurs centaines de milliers de personnes (250 000 selon l’AFP) défilent sur la Place de l’Indépendance, exigeant le départ du Président ukrainien, Viktor Ianoukovitch. Les manifestants posent un acte de défi hautement symbolique envers la Russie, en abattant une statue de Lénine. Ils installent même des barricades autour du quartier où sont regroupés certains bâtiments de pouvoir, comme le Parlement. Le but est d’empêcher que les députés puissent y siéger.

11 décembre. Alors que l’opposition ne faiblit pas et que les tensions sont plus que vivaces à Kiev, l’Union Européenne repousse une demande d’aide de 20 milliards d’euros, formulée par Mykola Azarov. Cette décision ajoute du plomb dans l’aile des négociations entre Bruxelles et l’Ukraine. Mais elle montre aussi que le dossier est loin d’être clos, puisque l’UE invite le gouvernement ukrainien à rencontrer un membre de la Commission européenne en fin de semaine.

Si l’issue de cette crise demeure évidemment incertaine, il est à prévoir une nette amélioration de la situation dans les jours à venir. En effet, selon le vice-Premier ministre ukrainien Serhiy Arbouzov, l’Ukraine est proche d’un « accord d’association et de libre-échange avec l’UE ». Le commissaire européen à l’Élargissement aurait transmis une feuille de route au gouvernement ukrainien. « L’Ukraine signera bientôt cet accord d’association, prenant en compte les intérêts stratégiques nationaux », d’après Serhiy Arbouzov.

Quitter la version mobile