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«Free Press for Syria»: une campagne pour la liberté de la presse en Syrie

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Depuis le début de la révolte, les médias libres émergent en Syrie. Les obstacles sont nombreux pour ces nouvelles plateformes dans un pays où les journalistes sont la cible du régime syrien, et depuis 2013, des djihadistes, qui multiplient les enlèvements et les assassinats contre les acteurs de l’information. Pour dénoncer les exactions dont sont victimes les journalistes, vingt médias syriens ont donc décidé de lancer une campagne sur Internet « Free Press for Syria », en faveur la liberté de la presse.

Le journalisme, « victime collatérale de ce confit »

Cette campagne intervient quelques jours après la publication du dernier rapport de Reporters Sans Frontières, « Le journalisme en Syrie, une mission impossible ? », dans lequel l’ONG considère la Syrie comme le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes : « L’information est une victime collatérale de ce confit. Les médias gouvernementaux sont d’un côté le bras non armé du régime dans sa guerre de propagande et de désinformation » peut-on lire.

La campagne « Free Press for Syria », est accompagnée par une pétition en ligne qui exhorte la fin des intimidations et arrestations contre les journalistes syriens. Près de 700 personnes ont déjà signé le texte.

Emergence de médias libres en Syrie

Ola Aljari, membre de l’Association de Soutien aux Médias Libres (ASML) a récemment participé au lancement du journal syrien Dawdaa, pour couvrir la réalité du pays : « Avant 2011, il n’y avait pas de « médias » à proprement parler en Syrie » a-t-elle expliqué à JOL Press, en juin dernier dans le cadre du World GEN Summit 2013, rendez-vous de la presse mondiale à Paris. « Depuis le début de révolution, les gens ont commencé à penser qu’ils avaient le droit de dire leurs opinions, de s’exprimer. Les Syriens ont commencé à instaurer des projets de nouveaux médias. Des stations radio ont été lancées et des journaux ont vu le jour. Il y a aujourd’hui 80 publications à travers la Syrie, c’est beaucoup plus qu’auparavant » poursuit-elle.

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Cibles

Pour les journalistes qui refusent l’auto-censure et qui travaillent dans la clandestinité, le risque est élevé. Ola Aljari est par exemple obligée de travailler sous un autre nom. La journaliste donne l’exemple d’un des rédacteurs de Dawdaa, visé par le régime de Bachar al-Assad: « Ils ont tambouriné à sa porte à quatre heures du matin. Il avait des dizaines de papiers et de journaux qu’il a jetés par la fenêtre, puis dans les toilettes. Il a également fermé en vitesse ses comptes Facebook et Twitter. Sa femme a été attaquée par les forces militaires. Il s’est enfui à Beyrouth la semaine qui a suivi, car il était activement recherché. D’autres n’ont pas eu cette chance et ont été arrêtés » explique-t-elle.

110 morts depuis 2011

Depuis mars 2011, 110 acteurs de l’information sont décédés et plus d’une plus d’une soixantaine sont aujourd’hui détenus, retenus en otages ou portés disparus, explique le rapport publié en novembre dernier par RSF, à l’occasion cinquième mois de captivité des deux journalistes d’Europe 1 Edouard Elias et Didier François, en Syrie le 6 juin dernier. 

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