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Israël, la Jordanie et la Palestine s’entendent pour sauver la mer Morte

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Conséquence de l’exploitation massive des eaux du Jourdain, la diminution du niveau de la mer Morte est un enjeu majeur entre Israël, la Palestine et la Jordanie. Pour sauver la mer Morte et lutter contre la pénurie d’eau dans la région, un accord jugé « historique » a été signé, lundi 9 décembre aux Etats-Unis, entre Israël, l’Autorité palestinienne et la Jordanie.

L’objectif : puiser 200 millions de mètres cube d’eau par an dans la mer Rouge grâce à un système de pompage. Une partie de l’eau puisée à partir du golfe d’Aqaba, situé au sud de la Jordanie, sera désalée avant d’être déversée dans la mer Morte. Le reste sera désalinisé et redistribué entre Israëliens, Jordaniens et Palestiniens

La mer Morte sauvée grâce aux eaux de la mer Rouge

Après onze années de négociations, les trois parties ont salué ce terrain d’entente. Le ministre israélien de l’Eau et de l’énergie Silvan Shalom a annoncé ce consensus diplomatique sur les ondes de la radio militaire : « Cet accord a été signé avec la bénédiction du Premier ministre Netanyahou mais aussi, à ce que j’en sais, par le roi Abdullah et le président Abbas. Ils nous montrent que quand des leaders veulent vraiment trouver un accord c’est possible d’y parvenir », a-t-il expliqué.

A l’heure de la reprise du processus de paix israélo-palestinien, sous la houlette des Etats-Unis, le ministre de l’Autorité palestinienne chargé de l’eau, Shaddad Attili, s’est également félicité de cet accord crucial : « Nous avons montré que l’on pouvait travailler ensemble en dépit de nos problèmes politiques » a-t-il déclaré.

Appel d’offres international

Un tel projet a un coût : entre 250 à 400 millions de dollars sont nécessaires pour construire l’usine de dessalement d’Aqaba et procéder à l’installation des quatre conduits. Pour financer ce projet pharaonique, les gouvernements doivent procéder à un appel d’offres international aux pays potentiellement donateurs et à la Banque mondiale, partenaire de l’opération.

Risques environnementaux

S’il est considéré comme une « avancée capitale » par les différents représentants politiques, ce projet a en revanche suscité une levée de boucliers parmi les organisations écologistes qui mettent en garde contre les risques pour l’environnement qu’il comporte. Selon elles, le déversement de l’eau pourrait altérer l’écosystème unique et fragile de la mer Morte. L’ONG Friends of the Earth Middle East (FoEME) a déjà appelé les trois gouvernements à faire marche arrière. « Malheureusement, M. Shalom induit le public israélien en erreur en annonçant le début du projet du canal reliant les deux mers qui constitue une toute autre opération », a déploré l’organisation dans un communiqué.

Découvrez le documentaire Que vive la mer morte de German Gutierrez:

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