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La «Juliette saoudienne» libre et dans l’attente de son statut de réfugiée

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Leur histoire d’amour interdit a bouleversé des centaines de personnes au Yémen. La Saoudienne Huda al-Niran, incarcérée dans un centre de rétention à Sanaa pour avoir franchi clandestinement la frontière yéménite dans le but d’épouser l’élu de son coeur, a finalement été libérée sur ordre d’un tribunal de Sanaa.

Le combat d’une jeune Saoudienne

Huda, jeune Saoudienne de 22 ans, a fugué la maison familiale il y a quelques semaines pour échapper à un mariage forcé et rejoindre son amoureux yéménite, Arafat Mohamed Tahar, 25 ans, rencontré trois ans plus tôt au sud de l’Arabie Saoudite.  

Placée dans un centre de rétention à Sanaa pour être entrée illégalement au Yémen, la « Juliette Saoudienne » – comme l’ont surnommée les médias – a comparu dimanche 24 novembre devant un tribunal de Sanaa pour obtenir le droit de rester au Yémen et d’épouser son prétendant.

Libérée

Son procès, qui devait initiallement se poursuivre le 1er décembre, a finalement été avancé à la demande de ses avocats, qui craignaient pour la vie de leur cliente. Huda al-Niran avait en effet menacé de se tuer si on la renvoyait en Arabie saoudite, où elle redoutait les répresailles de sa famille.

Le tribunal a finalement ordonné la libération de la jeune femme qui été placée dans un foyer du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour une période de trois mois. Elle devrait parallèlement obtenir le statut de réfugiée qui lui permettra d’épouser Arafat.

Elan de solidarité

L’histoire de ces « Roméo et Juliette du Moyen-Orient » a suscité l’émotion et a provoqué un élan de solidarité au Yémen. Lors de la première audience du procès de Huda, une foule de militants yéménites ont soutenu les amoureux en criant devant le tribunal: « Nous sommes tous Huda ».

Un chef tribal yéménite a également fait preuve de générosité en offrant aux futurs mariés une maison dans un quartier chic de la capitale yéménite.

L’activiste yéménite des Droits de l’homme, Tawakkul Karman, a également apporté son soutien à la jeune femme en lui rendant visite dans son centre de rétention. A travers un appel sur sa page Facebook, la lauréate du Prix Nobel de la Paix 2011 a appelé le Yemen et l’Arabie Saoudite a facilité l’union d’Huda et Arafat : « J’ai trouvé en elle la force de la femme arabe. […] Huda a parlé avec confiance de son droit à choisir son mari […]. Elle a aussi affirmé avec force qu’elle a préservé sa vertu. […] J’exhorte les deux pays frères à bénir et à faciliter ce mariage » avait-elle déclaré, comme le rapporte France 24.

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