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La libération des Pussy Riot, un coup de com’ de Poutine?

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Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, les deux membres du groupe Pussy Riot condamnées à deux ans de camp pénitentiaire en août 2012 pour avoir chanté une « prière punk » anti-Poutine dans un lieu de culte à Moscou, ont été libérées.

Leur libération intervient quelques jours après la grâce de l’oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski. A quelques semaines des Jeux olympiques de Sotchi, certains voient dans ces libérations successives une urgence pour les autorités russes de redorer l’image de la Russie.

Une « opération de communication »

Aussitôt libérée, Maria Alekhina a estimé qu’il s’agissait d’une « opération de communication » de la part du gouvernement russe. « C’est une profanation », a-t-elle aussi déclaré au micro de la chaîne télé russe Dojd, fustigeant la loi d’amnistie – qui permet de liberer les détenu(e)s emprisonné(e)s pour hooliganisme et les mères d’enfants mineurs – qui ne concerne « même pas 10% » des prisonniers. « Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé », a-t-elle fait savoir.

Conditions de détention

Maria Alekhina a également dénoncé les conditions de détention : « le plus difficile en prison était de voir comment ils cassent les gens » a-t-elle expliqué. Déjà au mois de septembre dernier, Nadjeda Tolonnikova, autre membre du groupe punk emprisonnée et mère d’une petite fille de cinq ans, avait entamé une grève de la faim pour dénoncer les menaces de mort et les mauvais traitements dont elle était l’objet.

Dans une lettre ouverte publiée par le quotidien britaniique The Guardian le 23 septembre, la jeune femme de 23 ans décrivait les conditions de détention extrêmes dans un camp de travail pour femmes en Mordovie,  situé à six cents kilomètres à l’est de Moscou en Russie.  Ekaterina Samoutsevitch est la seule membre du groupe à avoir été libérée de manière anticipée, en octobre 2012, à l’issue du procès d’appel.

Mobilisation internationale

La condamnation des « punkettes » a suscité une levée de boucliers parmi les défenseurs des droits humains. En août dernier, soit un an après leur jugement, plus de cent artistes de renommée internationale, dont Madonna, Adele, Sting, ou encore Elton John se sont mobilisés en lançant un appel pour soutenir les chanteuses. 

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