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Laure Prouvost est la première Française à remporter le Turner Prize, la récompense suprême attribuée chaque année à un artiste contemporain de moins de 50 ans.
Surprise
« Merci d’avoir sélectionné une Française », a déclaré l’artiste, très émue, lors de la cérémonie organisée à Derry (Irlande du Nord), lundi 2 décembre. « Je ne m’y attendais absolument pas », a ajouté la Française, qui vit à Londres depuis une quinzaine d’années.
Née à Croix, près de Lille, Laure Prouvost s’est installée à Londres en 1996 pour étudier au Central St Martins avant de poursuivre sa formation au Goldsmiths College.
« Would you like some tea? »
Laure Prouvost a impressionné le jury avec son installation vidéo sur un grand-père fictif, qui débute avec la phrase « Would you like some tea? » («Voulez-vous du thé?»), référence à Edith Thomas, la compagne de l’artiste allemand Kurt Schwitters, surnommée « Wantee » («want tea?») car elle lui proposait sans arrêt du thé. Face à elle figuraient des artistes renommés dans le milieu de l’art tels que Tino Sehgal, Lynette Yiadom-Boakye, ou encore David Shrigley.
Plongée dans un « monde intérieur »
Le jury, présidé par la directrice de la Tate Britain, Penelope Curtis, a salué le « travail exceptionnel » de Laure Prouvost, « construit à partir de souvenirs personnels, il mêle les faits, la fiction, l’histoire de l’art et les technologies modernes ». « En utilisant la vidéo d’une façon complètement contemporaine, elle emmène les spectateurs dans un monde intérieur », a estimé le jury.
Depuis 1984, la Tate Britain organise le Turner Prize, prestigieux prix attribué à un artiste qui habite, travaille ou est né au Royaume-Uni. En 2012, c’est la vidéaste Britannique Elizabeth Price qui avait été récompensée pour son installation vidéo.