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Le Parlement européen, une usine à recyclage de perdants?

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D’après L’Opinion, Nadine Morano sera tête de liste aux européennes dans le Grand Est. Cette décision aurait été fortement influencée par Nicolas Sarkozy mais n’est pas très populaire au sein du parti.

« La question que je pose, si elle doit remplacer quelqu’un, est : qu’apporterait-elle de plus ? » a interrogé Bernard Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, et ancien président de l’Assemblée nationale, dans les colonnes du Monde. « Dans la région Grand Est, le député européen sortant, Arnaud Danjean, mérite d’être investi en première place, car c’est un élu travailleur, assidu et compétent sur les questions de sécurité et de défense. Il est reconnu au niveau national et au Parlement européen. »

Se refaire une santé après l’échec des législatives

Candidate dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle lors des élections législatives des 10 et 17 juin 2012, Nadine Morano est battue au second tour avec 44,33 % des voix. Depuis, elle peine à se faire entendre au sein de sa famille politique. Fervent soutien de Jean-François Copé dans sa course à la présidence de l’UMP, elle lance son propre parti, le Rassemblement pour le Peuple de France (RPPF), en octobre 2012. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy n’est pourtant pas satisfaite. Etre conseillère régionale de Lorraine ne lui suffit pas, elle veut devenir députée européenne.

« Je serai évidemment candidate aux élections européennes, j’en ai parlé à Jean-François Copé, à l’équipe dirigeante mais ce sera ma famille politique qui décidera », déclarait-elle le 22 novembre dernier. « C’est un secret de polichinelle que de dire que je me suis toujours intéressée aux questions européennes. Je vis dans une région à trois frontières, pour moi, l’Europe c’est du quotidien », avait-elle ajouté. Il n’est pas certain cependant que ce poste l’aurait intéressée, lors des dernières européennes, en 2009, quand elle était secrétaire d’État chargée de la Famille.

S’assurer un poste après un passage au gouvernement

On apprenait en novembre, que le ministre de l’Education, Vincent Peillon, serait tête de liste dans le Sud Est. Mais Vincent Peillon préfère raconter qu’il fait de son élections aux européennes un combat contre Jean-Marie Le Pen qui se présente dans la même circonscription. « Je ne me résigne pas à ce que le Front national devienne le premier parti de France. Je me présente face à Jean-Marie Le Pen, ce sont les racines mêmes de mon engagement », a-t-il déclaré. Il est cependant plus probable que, se sentant sur le départ, le ministre ait tenu à préparer ses arrières. En cas de remaniement, « il ne peut se permettre de se retrouver sans mandat », explique son entourage.

Le Premier secrétaire, Harlem Désir, va conduire la liste en Ile-de-France. Une anticipation avant un départ de la rue de Solferino ? « Harlem Désir ferait mieux de se trouver un autre job », aurait lancé François Hollande, en novembre, après les positions du Premier secrétaire à propos de l’affaire Leonarda.

Mandat électoral pour leaders de partis politiques

Mais le Parlement européen n’intéresse pas uniquement les anciens ministres. Les cadres de partis politiques qui ne parviennent pas à se faire élire se tournent aussi vers Bruxelles pour obtenir un mandat électif, et par là, une légitimité. Député européen depuis 2009 dans la circonscription Sud-Ouest, Jean-Luc Mélenchon a tenté de se faire élire aux élections législatives, en 2012, dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais afin, pour « faire barrage » à Marine Le Pen. Mais il a échoué.

La présidente de FN, elle-même, n’est pas parvenue à se faire élire. Présente aux législatives de 1993 à Paris, en 2002 à Lens, en 2007 à Hénin-Beaumont, elle arrive en tête au premier tour en 2012 à Hénin-Beaumont mais elle est battue par Philippe Kemel, avec 49,89 % des voix, au second tour. Sa légitimité, Marine Le Pen est partie la chercher au Parlement européen où elle siège depuis juillet 2004.

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