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Turquie: les visas pour l’Europe bientôt supprimés

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Le rapprochement entre la Turquie et l’Union européenne a connu une nouvelle étape. Lundi 16 décembre, Ankara et Bruxelles ont signé un accord qui autorisera les ressortissants turcs à entrer et circuler dans les pays de l’Union européenne sans visa.

En contrepartie, la Turquie, principal point de passage des migrants dIrak, de Syrie et dIran, devra accepter de recueillir les migrants illégaux entrés sur le territoire européen après être passés sur le sol turc.

Droit d’exemption de visa

« Nous vivons un jour historique à Bruxelles », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu, lors d’une conférence de presse le 4 décembre dernier, avec les commissaires européens aux Affaires Intérieures et à l’Elargissement, Cecilia Malmström et Stefan Füle pour convenir de la signature de cet accord.

« Nous sommes arrivés à une entente. C’est la conclusion du processus de levée de l’obligation de visa imposé aux citoyens turcs dans le cadre de l’accord de réadmission et d’exemption de visa », a-t-il ajouté. « Nous avons surmonté ensemble de nombreuses difficultés. Aujourd’hui, je l’annonce avec satisfaction que le peuple turc […] accédera au droit d’exemption de visa au maximum dans trois ans et demi ».

La signature de cet accord devait avoir lieu lundi 16 décembre, selon M. Davutoğlu. « C’est un grand honneur pour moi de partager cette bonne nouvelle avec notre peuple. Je remercie nos ministères de l’Intérieur et des Affaires européennes » a-t-il encore indiqué.

Portes ouvertes

« Si dans une période raisonnable, l’Union européenne ne lève pas l’obligation de visa, la Turquie peut de manière unilatérale suspendre l’accord de réadmission » des migrants clandestins, a expliqué à ce sujet Gulsum Alan, la correspondante turque d’Euronews à Bruxelles. 

Mais « s’il n’y a pas de problème, d’ici trois ans et demi maximum, les portes de l’Europe seront ouvertes aux citoyens turcs ».

« Si les citoyens Turcs doivent aujourd’hui avoir un visa  pour se rendre en Allemagne, en France ou en Italie, ce n’est pas pour former une caravane entre l’Anatolie orientale et Berlin, Paris ou Rome. […] Si les Turcs voyagent, ils le font en touristes, avec une carte de crédit et comme businessmen en classe affaires », rappelle de son côté le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

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Le prix à payer

« Pour de nombreux Turcs, la libre circulation est plus importante que l’adhésion à l’UE. Mais le prix que l’Europe paie pour cette liberté est élevé : Ankara aura pour mission de rendre le chemin vers l’Europe plus compliqué pour les réfugiés, car la Turquie est un pays de transit pour se rendre en Europe », estime cependant le journal allemand.

« Le processus de réadmission représentera un fardeau supplémentaire sur les épaules de la Turquie », indique quant à lui le quotidien turc Hürriyet, « mais Bruxelles a convenu d’aider financièrement la Turquie pour cela ».

La Turquie a néanmoins déclaré que sa signature ne signifierait pas pour autant une reconnaissance de la République de Chypre, par ailleurs membre de l’Union européenne.

Un pas en avant

Selon le journal Hürriyet, cet accord entre la Turquie et lUnion européenne pourrait cependant « avoir une influence positive sur le processus d’adhésion de la Turquie ».

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui n’a pas assisté à des réunions de l’Union européenne depuis trois ans, devrait se rendre à Bruxelles en janvier 2014, trois ans après sa dernière visite dans la capitale belge. Cette visite devrait marquer une deuxième étape importante dans ce processus de rapprochement.

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