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Après l’Ukraine, l’ombre de la Russie plane sur la Moldavie

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Le 29 novembre dernier, lors du sommet de Vilnius en Lituanie, la Moldavie a signé l’accord d’association avec l’Union européenne (UE).

Les yeux moldaves tournés vers l’UE

Contrairement au gouvernement ukrainien qui avait fait le choix une semaine plus tôt de ne pas parapher cet accord, poussant des centaines de milliers de manifestants pro-européens à manifester dans les rues de Kiev, la Moldavie voisine a, elle, choisi de tourner les yeux vers l’UE.

« La Moldavie a montré encore une fois qu’elle était vraiment l’élève modèle du Partenariat oriental initié en 2009 par l’UE », pouvait-on lire dans Courrier international début décembre.

À Chişinău, la capitale moldave, les habitants ont même célébré la signature de cet accord en organisant concert et feux d’artifices, et la mairie de la ville arborait fièrement le drapeau européen sur son fronton. Ce rapprochement avec l’UE a d’ailleurs été fortement approuvé par la Roumanie, qui a réitéré début janvier sa volonté de réunifier les deux pays afin d’intégrer, à terme, l’Union européenne.

Un référendum pour faire pression

Mais certains Moldaves ne voient pas d’un bon œil cette volonté affichée du gouvernement roumain de mettre à exécution son projet de réunification de la Roumanie et de la Moldavie. Dans la région autonome de Gagaouzie, au sud de la Moldavie, peuplée en grande partie par des turcophones de tradition orthodoxe, les habitants sont appelés, le 2 février prochain, à un référendum.

Ils devront choisir entre le ralliement avec l’Union européenne ou avec la Russie au sein de l’Union douanière. Ce référendum, organisé par le leader de la Gagaouzie, Mikhaïl Formouzal, est pourtant interdit par le gouvernement moldave.

« Ce vote est en fait une manière de faire pression sur le gouvernement de Chişinău qui devra choisir entre l’intégrité territoriale et l’adhésion à l’UE. Le référendum est d’ailleurs soutenu par les communistes moldaves, adversaires de la voie européenne », note Le Courrier des Balkans.

Des sanctions russes ?

« La Russie joue avec habilité sa carte dans la région en soutenant, de manière plus ou moins transparente, tout groupe séparatiste capable de déstabiliser le gouvernement moldave pro-européen », écrit encore Le Courrier des Balkans qui indique que l’ambassadeur russe à Chişinău aurait ainsi déclaré que les Gagaouzes bénéficieront, en 2014, « d’une attention particulière de Moscou ».

La ferme volonté du gouvernement moldave de rejoindre l’Union européenne pourrait également pousser la Russie à faire planer des menaces de sanctions sur la Moldavie. Il y a quelques mois, avant que la Moldavie ne signe l’accord d’association avec l’UE – un premier pas vers l’adhésion – la Russie avait annoncé le boycott des vins moldaves, une des principales sources d’exportation en Moldavie.

Forte mobilisation pro-européenne

La tentative russe de garder la main sur ses anciens satellites risque cependant de se heurter, comme c’est le cas en Ukraine, à une forte mobilisation de la rue. « La situation ukrainienne montre que la tentative russe de reprendre le contrôle des anciennes républiques soviétiques ne se passera pas facilement », explique à JOL Press Jean-Sylvestre Mongrenier, spécialiste de politique européenne de voisinage dans l’Est européen.

« Les situations sont variées concernant les anciens satellites de l’URSS. Mais ce qui est commun, c’est qu’il n’y a pas de volonté de rester sous le joug du pouvoir russe », ajoute-t-il.

Début novembre, des dizaines de milliers de Moldaves s’étaient réunis sur la grande place de la capitale pour marquer leur volonté d’intégrer l’Union européenne. L’opposition moldave, et notamment le Parti communiste, qui organisaient en même temps une manifestation anti-gouvernement et anti-européenne, n’avait rassemblé de leur côté que quelques dizaines de personnes.

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