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Attentats au Liban: une application permet de rassurer ses proches

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Triste coïncidence. Alors que le Liban était à nouveau frappé par un attentat-suicide mardi 21 janvier, visant un des fiefs du mouvement chiite libanais Hezbollah, dans un quartier sud de Beyrouth, une jeune Libanaise a lancé le même jour l’application pour smartphone « I am Alive » (« Je suis vivant »).

Sain et sauf

Depuis la récente vague d’attentats ayant touché ces derniers mois la banlieue sud et le centre-ville de la capitale libanaise, ainsi que la ville de Tripoli, les Libanais ont pris l’habitude de se tenir informés auprès de leurs proches pour s’assurer qu’ils vont bien.

« Avec cette application, vous avez juste à ouvrir et appuyer sur un bouton. Le message disant que vous êtes sain et sauf sera tweeté au monde entier grâce aux hashtags #Liban et #LatestBombing (#DernièreExplosion) » sur Twitter, peut-on lire dans le descriptif de cette application.

En Égypte, une application assez similaire avait été lancée en 2011 lors des manifestants anti-Moubarak. Pour protéger certains manifestants, l’application « Byt2abad 3alia », qui signifie littéralement « je suis en train d’être arrêté », permet de prévenir ses proches en envoyant automatiquement un SMS à une liste de contacts prédéfinis, ainsi qu’une indication de géolocalisation montrant aux destinataires du message le lieu exact de l’arrestation.

Angoisse

Dans un entretien accordé au quotidien libanais L’Orient-Le Jour, Sandra Hassan, jeune Libanaise étudiant à Paris, qui a conçu cette application, explique qu’elle a passé ses vacances au Liban avec sa famille et qu’elle a « vécu le stress et la panique que beaucoup de Libanais ressentent après un attentat ».

« Maintenant que je suis de retour en France, ce n’est pas si facile de contacter mes proches. Je suis obligée [après chaque attentat] de me connecter sur Internet et d’attendre un signe de vie », déplore-t-elle. L’application, lancée mardi sur les smartphones qui fonctionnent avec le système d’exploitation Android, en est encore à ses balbutiements.

Mais selon la conceptrice, elle devrait être améliorée : « je vais développer l’application pour pouvoir la relier au compte Facebook des utilisateurs », explique-t-elle au quotidien libanais, ajoutant, non sans ironie, qu’elle pourrait même créer une autre application, destinée cette fois-ci aux hommes politiques « pour leur permettre de dénoncer les attentats de façon systématique ».

D’autres applications déjà lancées

Ce n’est pas la première fois que des applications sont créées pour permettre à la population de faire face aux nombreux attentats-suicide. En septembre dernier, suite à la multiplication des explosions à la voiture piégée, l’armée libanaise proposait une application disponible pour les smartphones permettant aux Libanais de signaler et de géolocaliser toutes sortes de délits ou de risques pour la sécurité.

Kidnapping, attaque à main armée, voiture qui semble piégée… L’utilisateur de cette application baptisée « LAF » (Lebanese Army Force) peut prévenir l’armée des menaces ou risques d’incidents.

L’application Happin ! propose quant à elle une carte de tous les incidents en temps réel : incendies, manifestations, combats et autres dangers potentiels.

Contre les attaques, les Libanais se mobilisent

Face aux nombreux attentats perpétrés contre des bastions chiites (proches de Bachar al-Assad) et contre les forces modérées (opposées au régime syrien), les Libanais se mobilisent sur les réseaux sociaux.

Fin décembre, le hashtag #NotAMartyr a rassemblé des milliers d’internautes, choqués par la mort d’un jeune Libanais de 16 ans, victime innocente d’un attentat à la voiture piégée. Ils dénonçaient, via des messages inscrits sur des petites pancartes et publiées sur Internet, les conséquences d’un conflit dont ils ne voulaient pas faire partie.

Dans un autre registre, l’artiste libanaise Rima Najdi a, elle, décidé de se déguiser en bombe TNT, arpentant les rues de Beyrouth mi-janvier afin d’exprimer la peur constante vécue par de nombreux Libanais qui se posent la question de savoir si une bombe pourrait exploser près d’eux ou de leurs proches.

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