Site icon La Revue Internationale

Conseil national de l’UMP : les questions qui fâchent

[image:1,l]

Le conseil national de l’UMP se tient ce samedi 25 janvier. Sorte de parlement du parti, ce conseil, composé de membres de droit – Jean‐Pierre Raffarin, premier vice‐président, Brice Hortefeux, vice‐président et Michèle Alliot-Marie, vice‐présidente – ainsi que des conseillers nationaux élus par les adhérents dans les fédérations, définit les orientations politiques du mouvement dans l’intervalle du Congrès. Le Congrès rassemble, quant à lui, tous les trois ans, tous les adhérents à jour de cotisation.

Si ce conseil souhaite « montrer que l’UMP est de retour, qu’après des périodes pas simples, le parti est rassemblé », selon l’entourage du président de l’UMP, Jean-François Copé, force est de constater que l’unité peine à s’imposer dans l’opposition. D’ores et déjà, Alain Juppé a annoncé qu’il ne participerait pas à la journée. Revue des principaux sujets de discorde.

Les municipales

Vendredi 17 janvier, Jean-François Copé acceptait une alliance entre son candidat local, Eric Saubatte, et François Bayrou, à Pau. Si Alain Juppé, François Fillon ou Jean-Pierre Raffarin étaient favorables à cette alliance, un grand nombre de cadre de l’UMP ne parviennent pas à oublier que le président du MoDem a contribué à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.

« L’UMP n’est pas une copropriété entre Jean-François Copé, François Fillon et quelques autres, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin… », s’est insurgé dans la foulée, Henri Guaino. « Je ne remets pas en cause la légitimité de la direction de l’UMP, je mets en cause sa pratique ! Personne n’a donné mandat à personne pour décider à la place de tout le monde. Personne ! » Pour Bruno Le Maire, l’UMP est dans « la confusion totale » sur François Bayrou. « Je préfère la défaite dans la clarté que la victoire dans la confusion », a-t-il expliqué.

« Notre candidat UMP et ses militants m’ont informé qu’ils se rangeaient finalement derrière la bannière de François Bayrou dans l’espoir de battre la gauche qui dirige Pau depuis plus de 40 ans. J’en ai pris acte. Pour autant, j’en suis fort mécontent », s’est défendu Jean-François Copé.

Par ailleurs, on apprenait, jeudi 23 janvier, que sept nouvelles listes dissidentes de centre-droit se lançaient officiellement dans la bataille pour la mairie de Paris. Ils sont donc désormais plus de 20 candidats à sortir des rangs de l’UDI, du Modem et de l’UMP, pourtant officiellement unis autour de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Les européennes

L’UMP a désigné mardi 21 janvier ses têtes de listes pour les élections européennes du 25 mai. Depuis plusieurs semaines, le casting était devenu un vrai casse-tête pour le parti d’opposition. Si Michèle Alliot-Marie sera tête de liste aux européennes dans son fief du Sud-Ouest, Alain Lamassoure, qui postulait également pour le Sud-Ouest, conduira finalement la liste UMP en Ile-de-France. Un parachutage rendu possible grâce au retrait de Michel Barnier, tête de liste dans cette circonscription en 2009, qui préfère se consacrer à sa candidature à la présidence de la commission européenne, et à la promesse de faire figurer Rachida Dati en deuxième position en Ile-de-France.

« Fillon a proposé de placer MAM en numéro 1 en Ile-de-France pour permettre à Lamassoure de rester dans le Sud-Ouest. Mais avec les exigences de parité, cela rétrogradait Dati en troisième position en Ile-de-France. Copé a alors pesé de tout son poids pour que Lamassoure soit numéro 1 en Ile-de-France et Dati en 2 », raconte un participant à la réunion de mardi dernier au Monde. En étant numéro 3, la maire du VII° avait nettement moins de chances d’être réélue.

Le choix du candidat dans le Sud-Est n’a pas été non plus une mince affaire : les dirigeants du parti ont dû voter, afin de départager Renaud Muselier et Françoise Grossetête. Le candidat marseillais a été préféré. Le compromis semble bien compliqué à l’UMP…

Pertinence d’une primaire et retour de Sarkozy

Mercredi 22 janvier, au micro d’Europe 1, Bernadette Chirac n’a pas su tenir sa langue. « Nicolas Sarkozy va-t-il revenir en politique ? » demande le journaliste. « J’ai interdiction de le dire, il va me gronder », répond l’ancienne Première dame. Et d’ajouter dans la foulée : « Évidemment ». L’ancien président reste le grand favori de la primaire d’investiture UMP en 2016 : selon un sondage Harris Interactive pour LCP-Assemblée nationale, il serait choisi par la moitié des sympathisants UMP, contre 18% pour Alain Juppé et 10% pour François Fillon.

Un retour qui repose la question de la primaire : « L’organisation de cette procédure, qui appartient aux militants, s’imposera à tous pour arbitrer le choix de notre candidat », a jugé Jean-Pierre Raffarin, dans un entretien au Monde. « Nicolas Sarkozy ne peut pas, a priori, ne pas s’y soumettre. Mais si un de nos candidats se dégageait de manière indiscutable et durable, nous rediscuterons des procédures », a-t-il ajouté.

Mais tous ne sont pas de cet avis. Xavier Bertrand, Bruno Le Maire et Alain Juppé se sont mis d’accord pour former une alliance de circonstance afin de sanctuariser la primaire de 2016. Et Jean-François Copé et François Fillon se préparent. Pas sûr que tout cela stoppe l’irrépressible envie de retour de Nicolas Sarkozy. 

Quitter la version mobile