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Israël: les réfugiés africains se disent traités «comme des criminels»

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« Manifester ne les aidera en rien », a mis en garde le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, lundi 6 janvier. Malgré cet avertissement, plus de 10 000 immigrés africains ont de nouveau protesté en masse, mercredi 8 janvier, devant la Knesset à Jérusalem, trois jours après la grande manifestation qui avait rassemblé 30 000 personnes à Tel-Aviv. 

Mobilisation massive

Pour leur quatrième jour consécutif de mobilisation, les demandeurs d’asiles africains ont exprimé leur colère et tenté de faire entendre leurs revendications. Une centaine d’entre eux ont également entamé une grève de la faim pour réclamer l’abrogation de loi votée le 11 décembre 2013,  par le gouvernement israélien, qui permet de placer les réfugiés clandestins dans des centres de rétention jusqu’à un an, sans procès.

« Environ 50 000 demandeurs d’asile et réfugiés africains vivent aujourd’hui en Israël. Nous avons fui la persécution, les forces militaires, la dictature, les guerres civiles et le génocide. Au lieu d’être traités comme des réfugiés par le gouvernement d’Israël, nous sommes traités comme des criminels » explique Freedom4Refugees.

« Nous réclamons l’abrogation de la loi, la fin des arrestations, et la libération de tous les demandeurs d’asile et les réfugiés emprisonnés », ont encore déclaré les réfugiés dans une pétition relayée par l’association Freedom4Refugees. Principalement d’origine soudanaise, sud-soudanaise et érythréenne, les manifestants demandent également que les demandes d’asile soient effectuées de « manière individuelle, équitable et transparente ».

« Les membres du gouvernement israélien nous qualifient de «cancer», qui se propage car nous sommes des « infiltrés » venus pour chercher un emploi. Ces incitations à la haine dans le discours du gouvernement israélien provoquent une violence raciale et les crimes de haine contre notre communauté », déplorent encore les auteurs du texte.

« Résoudre ce problème de la manière la plus humaine »

L’auteur israélien David Grossman a exprimé son soutien aux immigrés clandestins, devant le Parlement à Jérusalem, mercredi 8 janvier : « L’Etat d’Israël contient l’idée de réfugiés, de personnes qui ont échappé à un destin terrible pour trouver refuge et un abri », a-t-il déclaré.

L’auteur de romans s’est dit « embarrassé et honteux » d’en être arrivé à cette situation : « Israël n’a pas créé ce problème, mais il y a un problème maintenant, et nous devons (…) le résoudre de la manière la plus humaine » rapporte le quotidien britannique The Guardian. « Vous n’êtes pas des criminels, vous êtes des gens ordinaires piégés dans une situation anormale et très extrême », a-t-il également lancé aux réfugiés devant la Knesset.

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